L'éradication de la tuberculose est tributaire de l'élimination des déterminants socio-économiques de cette maladie qui demeure, malgré les efforts consentis, un sérieux problème de santé publique, a affirmé le ministre de la santé, Anas Doukkali. « Pour l'élimination de la tuberculose dans notre pays, il faut lutter avec détermination et responsabilité contre les déterminants socio-économiques de la maladie à travers la coordination des efforts de l'ensemble des départements ministériels concernés, les collectivités territoriales et la société civile », a souligné le ministre qui intervenait à l'occasion de la célébration, jeudi à Fès, de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Les facteurs de vulnérabilité socio-économiques notamment la pauvreté, la malnutrition et l'habitat insalubre jouent un rôle « important » dans la propagation de cette maladie, qui demeure un réel problème de santé publique au Royaume malgré les efforts déployés en matière de prévention, de dépistage et de traitement, a relevé M. Doukkali. Les deux tiers des patients se concentrent dans les banlieues des grandes villes comme Casablanca, Fès, Salé et Tanger, a-t-il fait savoir, ajoutant que la lutte contre cette pathologie constitue, depuis le lancement du programme national de lutte contre la tuberculose, une priorité dans la stratégie du ministère de la santé. Pour renforcer la lutte contre cette maladie, le ministère a opté pour des partenariats avec les autres départements et les acteurs de la société civile qui jouent un rôle déterminant en matière de sensibilisation et de diagnostic, a indiqué le responsable gouvernemental. Lire aussi : Plaidoyer pour la prise en compte de la notion de promotion de la santé dans le concept de développement durable Dans une déclaration à la MAP, le président de la Ligue Marocaine de Lutte contre la Tuberculose (LMCT), Jamaleddine Bouzidi a fait état d'un taux d'incidence au Maroc de 91/100.000 habitants et de 36.000 nouveaux cas chaque année, dont 31.000 accèdent au traitement. M. Bouzidi a souligné la nécessité de la mise en place d'une approche globale portant sur l'appui au programme national de lutte contre la tuberculose et l'amélioration des conditions de vie des patients atteints de cette maladie. De son côté, la représentante de l'Agence coréenne de coopération internationale (Koika) a salué les efforts entrepris par le Maroc qui ont permis la réduction du nombre des personnes atteintes de cette maladie, ajoutant que le combat engagé contre cette maladie au niveau mondial, est loin d'être gagné et d'importants défis restent à relever. Suite au succès du premier programme Civil Project Partners (CPP), fruit d'un partenariat entre le ministère marocain de la santé, la KOIKA, l'ONG coréenne Global Care et la LMCT, l'Agence coréenne a décidé de prolonger son partenariat avec Global Care pour la mise en place d'un système de surveillance jusqu'en 2020, a-t-elle indiqué. La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (24 mars) est célébrée cette année sous le thème «Recherche! Des leaders, pour un monde sans tuberculose». Le choix de ce thème « vise à susciter l'engagement de tous pour mettre fin à la tuberculose. Il devrait se concrétiser au niveau politique, c'est-à-dire à celui des chefs d'Etat et des ministres de la santé, mais aussi à tous les autres niveaux – ceux des maires, des gouverneurs, des parlementaires et des dirigeants communautaires », outre les patients et les médecins, souligne l'OMS. Cette rencontre initiée par la LMCT en collaboration avec le ministère de la santé et la commune de Fès, a connu la signature de quatre conventions de partenariat pour le renforcement de la lutte contre la tuberculose. Ces conventions ont été signées par la LMCT , le ministère de la santé, le ministère de la famille, le conseil régional de Fès-Meknès et les communes urbaines de Fès et Meknès.