Fairouz EL Mouden La spirale inflationniste touche désormais toue la sphère économique et monétaire. Le consommateur se trouve malheureusement malmené par la flambée des prix de tous les produits alimentaires et non-alimentaires. La conjoncture semble défavorable à tous points de vue. La hausse des taux d'intérêt bancaires, conséquente de la révision à la hausse du taux directeur par la banque centrale, vient aggraver la déperdition du pouvoir d'achat du consommateur. Les taux d'intérêt sont en hausse significative... La situation devient de plus en plus critique. Les contrecoups de la conjoncture économique difficile montent à grande échelle et s'aggravent d'un mois à l'autre, mettant à nu les nombreux dysfonctionnements de gouvernance de l'actuel exécutif. La hausse à deux reprises du taux directeur par Bank AL Maghrib (BAM) pour le porter à 2,5 points pour objectif d'atténuer le processus inflationniste. L'idée est de « prévenir tout désencrage des anticipations d'inflation et partant, favoriser le retour à une inflation à des taux en ligne avec l'objectif de stabilité des prix, avait indiqué le wali de BAM lors de la réunion de son dernier Conseil. Selon BAM, l'inflation devrait ressortir à 6,6% en 2022, tirés principalement par l'augmentation des prix des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants. Le taux d'inflation dépasserait néanmoins, celui initialement prévu par la Bank AL Maghrib : 3,9% en 2023 ou encore 4,2% en 2024, vu la cadence accélérée des hausses successives. D'ailleurs, les résultats de la dernière enquête de BAM sur l'évolution des taux débiteurs au terme du 4éme trimestre 2022, font état d'une hausse du taux moyen global de 26 points de base à 4,50%. Du coup, la révision à la hausse du taux directeur n'a pas manqué de faire son effet sur les taux des crédits bancaires appliqués aux clients. Ces derniers subissent encore une fois les retombées néfastes de la conjoncture dont le mot d'ordre est la flambée et le renchérissement de tous les biens et services. Concrètement, la hausse du taux moyen global est passée de 4,24% à 4,50%. La répartition par ligne de crédit ou objet économique de crédit place les facilités de trésorerie en tête des lignes ayant subit la hausse la plus importante du taux d'intérêt, soit 4,35% ou + 38 points de base. Puis viennent les crédits à l'équipement dont le taux à augmenté de 26 points de base pour s'établir à 4,16%. L'enquête de Bank AL Maghrib, annonce par ailleurs, que les taux appliqués sur le crédit à la consommation n'ont connu qu'une légère hausse de 1 point de base à 6,40%. Par ailleurs, les crédits immobiliers ont affiché une hausse de 15 points de base en moyenne passant ainsi de 4,69% à 4,84%. Aujourd'hui, l'inflation monétaire vient aggraver celle économique déjà installée et aggravée avant post Covid. Et c'est le consommateur final qui encore une fois endosse les coups d'une situation qui devient intenable et pour le client et pour l'entreprise qui voit le financement de son fonds de roulement, et donc les coûts de production s'envoler à cause de la hausse des taux de crédits liés aux facilités de trésorerie qui prennent le pas sur les autres crédits. C'est dire que la logique monétaire de BAM n'a pas eu l'effet escompté de réduire la pression inflationniste, mais au contraire, la hausse du taux débiteurs à deux reprises a négativement impacté l'investissement, la production et la consommation ...