Par Fairouz EL Mouden Les conditions climatiques défavorables, la sécheresse et le stress hydrique pèsent, aujourd'hui, lourdement sur le secteur agricole au niveau mondial. Les prévisions de production sont en nette baisse d'une année à l'autre. A l'échelle du continent africain, les chiffres annoncent une baisse de 30% de la production agricole par an. L'Organisation mondiale des agrumes alerte, elle aussi, sur la chute des rendements en 2022/2023. Le Maroc ne sort pas du lot, les effets de la sécheresse, le manque de pluie et le renchérissement des prix des intrants perturbent le milieu rural et les opérateurs agricoles. Dans une récente déclaration, la commissaire de l'Union africaine (UA) pour l'économie rurale et l'agriculture, Josefa Sacko, estime à 30% la perte de la production agricole dans le continent africain pour cause de manque d'infrastructures de conservation, de problèmes liés au sol et au manque d'engrais. Le constat révèle que l'utilisation des engrais reste en deçà du niveau requis. L'Afrique utilise à peine 18 kilogrammes d'engrais par hectares contre 50 kilo par hectare nécessaires pour augmenter la productivité du sol. L'Afrique doit ainsi trouver des solutions pour augmenter la production, assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire et améliorer l'approvisionnement en termes d'engrais. Le secteur agricole marocain souffre aussi et surtout d'une multitude de problèmes qui défavorisent la performance des activités agricoles depuis des années. Le cycle récurrent de sécheresse, le stress hydrique et la cherté des semences et des engrais pénalisent lourdement le secteur. Le bilan de la politique agricole au Maroc avec notamment le Plan Maroc Vert et génération green 2020-2030 est qualifié de défaillant, notamment pour la filière céréalière et celle des agrumes. La campagne agricole 2022/2023 s'annonce difficile. Le retard des pluies pèse sérieusement sur l'avancement de la saison agricole et les rendements attendus restent très faibles par rapport à l'année dernière. Le taux de remplissage des barrages atteint un niveau critique et le manque d'eau potable dans différentes régions du Maroc est préoccupant. Les prix des intrants et l'absence de subventions aggravent la situation jugée d'ores et déjà catastrophiques. Les effets des conditions climatiques et de la pénurie de l'eau provoquent par ailleurs une chute de la production céréalière, mais pas seulement. Selon l'organisation mondiale des agrumes, la production devrait baisser cette année de 35% par rapport à la campagne précédente. Le manque d'eau a entrainé la baisse des exportations d'agrumes (mandarine, orange et citron) et une baisse de 6% de la superficie plantée en agrume. C'est autant dire que rien ne va dans un secteur hautement stratégique pour l'économie nationale...