Faut-il avancer que le tourisme a repris le poil de la bête, après une dramatique période de crise pandémique ? Par-ci, par-là, le satisfecit des décideurs centraux du secteur s'affiche, à travers des sorties plutôt trop hâtives pour se s'y prononcer de manière réaliste. En effet, le sursaut qualitatif qui émaille à présent, la ville des lumières tel qu'on se plaît de baptiser, est en passe de placer Rabat parmi les nouvelles destinations prisées du royaume, avec surtout l'émergence des structures hôtelières de haut standing. Même son de cloche à la capitale du détroit qui poursuivit son embellie dans tous les domaines de la vie active, notamment celui de l'industrie touristique, à grandes enjambées. Par contre, le Hollywood marocain, peine en cet-après épidémie, à recouvrer ses lettres de noblesse d'il y a quelques années. Il faut dire cependant, que le contexte épidémiologique ne saurait expliquer exclusivement la débâcle du secteur du tourisme mais, il est bien vrai, dans d'autres paramètres structurels, tout en particulier la rudesse du transport terrestre et l'exiguïté de son alter ego aérien, l'austérité du budget de promotion et la bouderie des investisseurs. Quand à Agadir et Marrakech qui constituent déjà depuis des lustres, deux locomotives respectivement, du balnéaire et de la culture, se démènent pour sortir la tête de l'eau, en particulier la capitale du Souss. Il va sans dire que pour cette dernière dont le Conseil Régional du Tourisme (CRT) de Souss Massa est en phase de reconstruction, a battu de l'aile, ces derniers temps aggravés par la crise virale, de par le rétrécissement du volume capacitaire, causé par le verrouillage de pas moins d'une vingtaine d'hôtels sur les lignes de prédilection du site littoral. Une situation à laquelle il urge de trouver solution, car il est tout de même question de plus de la moitié de lits dont dispose le produit local en termes d'hébergement. Certes, le vent de la refonte du secteur est en train de souffler sur les diverses destinations du pays, tous types réunis, pour assurer la reprise. Toutefois, il est loisible d'affirmer que le tourisme est avant tout une affaire de l'Etat et sa volonté de s'y prendre afin de sortir des ornières, enlisant le secteur dans le bourbier et handicapant son véritable décollage effectif. L'année 2023, sera-t-elle, celle de la recrudescence de ce secteur en mal de gouvernance, depuis des décennies ? Au-delà de sa nature vulnérable et obsolète, tributaire de la conjoncture instable des matches extérieurs, le tourisme dépend étroitement de la qualité et la compétence de ses décideurs à tous les niveaux aussi bien régional que central.