La mise à l'arrêt de la Samir, depuis 2016 pour liquidation judiciaire, ne cesse d'assommer un coup cuisant à la souveraineté énergétique du pays. Ni le mandat actuel ni son prédécesseur ne sont parvenus, jusqu'à présent, à juguler la problématique en constante recrudescence. La crise d'hydrocarbures et ses impacts sur la vie des populations, s'intensifie à grands pas, occasionnant la flambée des prix des produits de première nécessité et des tarifs à la pompe en dépit des légères baisses. La raffinerie en service aurait pu atténuer notoirement cette récession socio-économique qui taraude tant les souches les plus déshéritées de la société que l'économie nationale. En fait, l'énergie en état raffinée et son stockage à grande échelle, auraient sans doute, permis l'amenuisement de l'affre énergétique tout en coupant l'herbe sous les pieds des barons de la distribution en activité, menée à coûts astronomiques. Tout récemment, le ministre délégué des relations avec le parlement a appelé à la sérénité pour mettre un terme à ce tourment national, sans nulle approche volontariste. Certes, le dossier est entre les mains de la justice, depuis plus de cinq ans et, au fil du temps, ne fait que se « chinoiser », à cause du litige dont le fonds conflictuel du transfert au privé avait aggravé cet état de fait. Cependant, il serait loisible de reconnaître l'absence de la décision politique tranchante des hiérarchies décisionnelles de l'Etat, car l'intérêt suprême de la nation est au dessus de toute autre considération. Presque six ans de tergiversation, de complaisance et d'abattement pour une question aussi vitale, constitue un comportement irresponsable et criminel à l'égard d'un peuple en détresse. Le calme que préconise aujourd'hui, le ministre en question ne serait en tout état de cause, que tentative d'une sorte d'atermoiement et d'immobilisme, alors que l'affaire brûlante et pressante, nécessite la mobilisation et surtout la détermination politique résolue de toutes institutions compétentes pour sauvegarder la souveraineté et les ressources énergétiques du royaume. Il est bien évident que la résolution de ce fléau chronique devrait également tenir en compte tous les paramètres afférents dont la contrainte judiciaire et l'arbitrage universel sont astreignants. Ce qui incite à se munir de traitement épris de pondération et de sagesse au cours des mesures à entreprendre dans le sillage du règlement du dossier judiciaire, car on saurait contourner le verdict du tribunal en possession du dossier. Mais, son urgence et sa vigueur exigent pareillement du courage et de l'activation et non le laxisme et l'indolence!