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La SAMIR : le front national pour la sauvegarde de la raffinerie contredit Leila Benali
Publié dans EcoActu le 18 - 04 - 2022


Ecrit par la Rédaction |
« La société La SAMIR est la seule issue possible et la seule garantie permettant d'augmenter les réserves nationales en énergie pétrolière et de faire face au risque d'interruption ou de perturbation des approvisionnements » persiste et signe le front national pour la sauvegarde de la raffinerie.
Suite aux dernières déclarations de la ministre de la transition énergétique et du développement durable et à la lumière de la présentation qu'elle a assurée le 13 avril 2022 au sein de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des Représentants et de la conférence de presse du 15 avril 2022, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine réagit face à la dévalorisation du rôle de la société SAMIR dans le système énergétique du Maroc.
Dans le cadre de son plaidoyer continu en faveur du sauvetage de la société SAMIR, qui est en voie de liquidation judiciaire, et de la protection des intérêts du Maroc et des Marocains, qui lui sont associés, le Bureau Exécutif du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole souhaite apporter à l'opinion publique les éclairages suivants :
La ministre a sans doute fait une confusion du fait de la nature des relations professionnelles, et peut-être personnelles, qu'elle a entretenues dans le cadre de ses activités antérieures avec les opérateurs du secteur des hydrocarbures au Maroc et à l'étranger, lorsqu'elle est allée à l'encontre de la volonté populaire réclamant le retour de SAMIR sur le marché marocain et qu'elle a révélé de façon claire son alignement sur les positions des affidés au camp qui est à l'origine de la destruction de l'industrie nationale et de la mise à mort de l'héritage du gouvernement formé au lendemain de l'indépendance par les premiers patriotes de la Nation.
Cette attitude constitue un encouragement aux lobbies contrôlant le marché du pétrole et du gaz au Maroc, avec à la clé des conflits d'intérêts patents et une détérioration du pouvoir d'achat des citoyens. Le camp dont il est fait référence a rétropédalé sur la question de l'exploitation des capacités de stockage de la société SAMIR, comme il a refusé un débat parlementaire portant sur le projet de loi visant à transférer à l'Etat les actifs de la raffinerie de pétrole libres de toute dette ou hypothèque et sur le projet de loi relatif au retour de la régulation des prix des hydrocarbures.
Ce qui interroge le gouvernement sur les vraies raisons pour lesquelles l'utilisation des capacités de stockage a été abandonnée et les propositions de lois ont été rejetées.
Deuxième remarque, la société SAMIR est la seule issue possible et la seule garantie permettant d'augmenter les réserves nationales en énergie pétrolière et de faire face au risque d'interruption ou de perturbation des approvisionnements.
La SAMIR est également le moyen adéquat pour réduire le niveau exorbitant des prix des hydrocarbures, atteint après la libéralisation non régulée des prix (38 milliards de dirhams de profits obscènes jusqu'à fin 2020), et après le gel du Conseil de la concurrence dans sa première version puis son implosion à travers des cellules dormantes dans sa deuxième version.
La raffinerie de pétrole contribuera à réaliser des économies de devises et à atténuer les prix grâce à l'accès au marché du pétrole brut, au lieu des produits raffinés, à la déconstruction de l'économie de rente et au démantèlement des bastions de domination sur le marché marocain.
Aussi, selon le Front, ministre s'est autoproclamée avocate des lobbies contrôlant le marché des produits pétroliers et du gaz au Maroc, en niant l'existence de prix excessivement élevés, que rien ne peut masquer, et en exonérant les opérateurs de leur responsabilité dans le défaut de constitution des stocks légaux de sécurité en violation de la loi 1.72.255 (environ 15 milliards de dirhams de 2015 à 2021).
Cette posture constitue un encouragement à enfreindre les dispositions légales et à poursuivre l'importation de produits raffinés de l'étranger, même auprès de pays voisins qui ne disposent pas de puits de pétrole, mais se contentent de raffiner le brut comme le faisait naguère le Maroc, et ce depuis l'indépendance. En raison de cette situation, les sociétés pétrolières devraient être contraintes à faire preuve de transparence suffisante et à publier leurs comptes financiers afin que l'opinion publique puisse être édifiée sur la réalité de leurs profits.
La justice marocaine a achevé toutes les étapes en statuant définitivement sur la liquidation judiciaire de la société SAMIR. La justice se trouve en situation de recevoir des offres pour procéder au transfert judiciaire de la société afin de préserver l'emploi et de couvrir autant que possible les dettes.
Ce transfert aux investisseurs privés ne peut aboutir que si la politique du Maroc en matière de raffinage pétrolier est clarifiée et si les investissements dans ce secteur sont encouragés, tout en régulant le secteur, en mettant un terme au chaos généralisé qui y prévaut et en faisant cesser les déclarations qui sapent les efforts de transfert par une dévalorisation du rôle de la société SAMIR et une remise en cause de ses capacités de production, de stockage et de compétition.
Par ailleurs, le dossier de l'arbitrage international étant administré entre l'Etat marocain et l'ancien investisseur, la société la Samir n'est pas partie à ce litige. Son sort ne peut, en aucun cas, être lié à l'issue du litige présenté au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), dont il est impossible de maîtriser le délai de clôture. Il est à craindre que la perte ne soit double : 15 Mds de DH en arbitrage international et 15 Mds de DH au titre de la valeur de la raffinerie.
La préservation du patrimoine matériel et de la richesse humaine de la société SAMIR, qui vit avec moins de 60% de ses revenus en étant privée de la retraite, nécessite une reprise urgente de la production au sein de la raffinerie à travers son transfert au secteur privé ou au profit de l'Etat, sans tergiversations, ni atermoiements ou excuses infondées. Tout retard supplémentaire conduira inévitablement à une perte totale de tous les acquis des industries de raffinage pétrolier pour le Maroc et les Marocains et détruira la richesse nationale qui a été construite et accumulée patiemment durant plus de six décennies.
La source du désordre et des dysfonctionnements que connaît le secteur des hydrocarbures et des produits pétroliers revient aux décisions gouvernementales de privatisation non maîtrisée, au laxisme à l'égard des opérateurs et à la tolérance des pratiques contraires à la loi, ainsi qu'au retrait des subventions aux carburants et à la libéralisation des prix en l'absence de conditions minimales de concurrence. Aujourd'hui, cette situation requiert, d'une part, de revenir à la stratégie nationale du pétrole qui fut annoncée par le Souverain en 2004 et qui visait à encourager l'exploration pétrolière et gazière, à développer les industries de raffinage, à les valoriser à travers les industries pétrochimiques et à réhabiliter le stockage et la distribution. Et, d'autre part, de réinstaurer la régulation des prix des hydrocarbures sur la base d'une nouvelle structure de prix.
Enfin, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole réitère sa demande d'ouverture d'une enquête approfondie sur les causes de l'arrêt de la production et de la mise en liquidation judiciaire de la société SAMIR, requiert des poursuites contre les différents responsables de cette faillite et appelle solennellement à la création d'une commission d'enquête parlementaire, présidée par un député de l'opposition et constituée notamment d'experts reconnus pour leur compétence et leur indépendance, en vue d'investiguer sur les défaillances gouvernementales dans le traitement du dossier de la Samir, depuis sa privatisation à ce jour, et du dossier des hydrocarbures depuis la levée des subventions jusqu'à aujourd'hui.
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