Après les 17 Mds de DH de gains encaissés par les sociétés pétrolières en moins de 3 ans après la libéralisation des hydrocarbures, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole annonce que ces gains ont plus que doublé depuis. L'urgence de prendre des mesures est de mise. Le dossier de La Samir et de la hausse des prix des hydrocarbures continue de défrayer la chronique. Et pour cause, aucune solution n'est en vue non pas sans conséquence sur le citoyen qui paie le prix fort. Le constat relevé par le Bureau Exécutif du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole donne encore froid au dos et montre l'ampleur des écarts de gains que se font les sociétés d'hydrocarbures sur le dos des Marocains. Lors d'une réunion tenue ce samedi 5 décembre 2020 au sujet du sort toujours incertain de la société « SAMIR » et de la persistance des prix scandaleux des hydrocarbures appliqués au Maroc dans le contexte de la crise liée à la pandémie de la Covid-19 et dans la perspective du nouveau modèle de développement du pays, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole tire, une fois de plus, la sonnette d'alarme. Le Front annonce que le total des bénéfices illégitimes et immoraux réalisés sur la vente des hydrocarbures a dépassé le seuil des 38 Mds de DH (compte non tenu des profits réalisés sur le kérosène, le fuel et l'asphalte). Soit plus que le double de ce que la Commission parlementaire relatif au secteur des hydrocarbures avait révélé. Rappelons qu'en mai 2018, la commission dévoilait un rapport qui révélait des gains d'environ 17 Mds de DH, des profits que certaines compagnies auraient réalisés depuis la libéralisation. « La libéralisation des prix des carburants liquides fut une décision inappropriée, hâtive et vouée à l'échec, qui n'a eu pour seul effet que de contribuer à l'accumulation des bénéfices engrangés par les sociétés contrôlant le marché, sur le compte du pouvoir d'achat des citoyens et de la compétitivité de l'entreprise marocaine », précise le bureau exécutif du Front. Une situation de surenchérissement qui s'est produite en dépit du recul des prix internationaux du pétrole et du faible niveau de la fiscalité nationale sur les hydrocarbures. Cette sortie du Front intervient juste après le dépôt au Parlement de la 3ème proposition de lois relatives au transfert des actifs de la société « SAMIR » à l'Etat marocain et à la régulation des prix des carburants liquides déposée le 1er décembre par le PPS après l'USFP et la CDT. Une initiative que le Bureau Exécutif a saluée en demandant aux formations politiques et organisations syndicales qui soutiennent le Font national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole d'agir activement pour faire réussir cette initiative législative. L'enjeu étant de protéger les intérêts du Maroc et des Marocains qui lui sont liés. Le Front regrette toutefois l'attitude négative des partis politiques et des lobbies qui cherchent à imposer le fait accompli, à détruire l'industrie nationale et à fracasser le pouvoir d'achat des citoyens. « Le Bureau Exécutif exprime son inquiétude et son mécontentement face aux atermoiements et à la négligence du gouvernement marocain quant à l'exploitation des capacités de stockage de la société « SAMIR » (une perte estimée de 100 millions de dirhams par mois au titre des redevances de location de l'ensemble des bacs de stockage de « SAMIR ») ceci dans le but de constituer les réserves de sécurité en énergie pétrolière, de profiter de la période de baisse des cours internationaux et de limiter les prix excessifs sur le marché national », déplore-t-il. Rappelons que le gouvernement avait décidé en juin 2020 d'autoriser l'utilisation des réservoirs de La Samir par l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM). Une location des réservoirs de stockage qui devait permettre un retour progressif de l'exploitation de toutes les installations de la raffinerie marocaine destinées au stockage et au raffinage. Mais aussi d'éviter de perdre définitivement les avantages que procurent les industries du raffinage pétrolier à l'économie marocaine et au développement local et régional. « Le Bureau Exécutif demande que les résultats des investigations de la commission royale chargée depuis juillet dernier d'examiner les travaux du Conseil de la concurrence relatifs aux soupçons d'ententes illicites sur le marché des hydrocarbures, soient annoncés, et que les mesures nécessaires soient adoptées en vue de consacrer l'indépendance des institutions constitutionnelles, de renforcer leur rôle en matière de bonne gouvernance et de régulation des marchés et de reconsidérer la procédure de nomination des membres de leurs organes de décision », appelle le Front. Et de poursuivre qu'il est également demandé de renforcer les mécanismes de la concurrence et de fournir les besoins du Maroc en énergie pétrolière selon les quantités, les prix et la qualité requis et sans préjudice pour les droits des consommateurs et pour les intérêts des entreprises marocaines.