Mohamed Khalil Abdellaziz Bouteflika, l'ex-président de l'Algérie, a rendu l'âme vendredi, après avoir « dirigé » son pays pendant deux décennies et s'être accroché, dur comme fer, au pouvoir corrupteur des généraux. Même sur une chaise roulante et sans voix, il voulait un 5ème mandat présidentiel, à l'instar de ceux obtenus avec 70 à 90% des voix… Ce fût le choix fatal qui lui coûtera la renommée passagère qu'il avait acquise par l'amnistie et la réconciliation avec des groupes terroristes. C'est le Hirak algérien qui l'a envoyé aux poubelles de l'Histoire, malgré la forte complicité des généraux poussés à le sacrifier sur l'autel d'une démagogie qui ne trompe plus les Algériennes et les Algériens. Retour sur la vie d'un des plus fidèles à son mentor, le sanguinaire Houari Boumediene, dont il était le secrétaire particulier et le grand serviteur, ainsi que l'un des plus hostiles au Maroc, qui l'avait pourtant enfanté, chéri et soutenu comme ce fut le cas également pour le Front de libération nationale – FLN- et ses dirigeants historiques. Il y a un dicton bien de chez nous qui dit qu'«il faut se remémorer de nos morts avec du bien»... Mais il est certains individus que l'âge n'assagit pas et meurent la haine dans le sang et l'âme, sans raison. Abdellaziz Bouteflika a fait partie de cette nomenklatura politico-militaire qui a arnaqué et confisqué la Révolution algérienne et n'a fait que se servir de la manne pétrolière sans penser au reste ni à l'avenir de l'Algérie. Malheureusement, il a fait partie d'une bande qui avait prêté allégeance au colonel Boumediene, pour renverser Ben Bella, le premier président de l'Algérie indépendante, et rafler sa place au Palais de la Moradia... Le venin de la haine... Avec tout le droit au respect des morts, il est très difficile de taire les méfaits par un «homme» de la trempe de Bouteflika qui a mis la main sur l'Algérie pendant deux décennies étant à la solde des généraux sont il était la marionnette attitrée et raté les opportunités de moderniser son pays… Et si les hommes meurent, ce sont les idées pour lesquelles ils ont lutté qui demeurent et restent éternelles. Boutef, lui comme son mentor Boumediene et sa suite héréditaire, ses chefs militaires, n'ont laissé que les germes de la haine du Maroc. La mort dans l'âme, ils ont, tous, continué à verser leur venin sur le pays qui a pourtant fait preuve d'un soutien consistant et inconditionnel, lors de la guerre de libération nationale au risque et péril d'attirer la foudre de la France coloniale. Absurde jalousie L'Histoire retiendra de lui, comme d'autres de ses semblables, qu'il a été ingrat envers la ville – le Oujda natal-, et le pays – le Maroc de feus Mohammed V et de Hassan II- qui l'ont enfanté, chéri et soutenu, comme d'ailleurs tous ces dirigeants du moribond FLN dont il ne reste que des individus en kaki sans morale ni foi. Bouteflika a accompagné et était acteur de cette période d'usurpation et de confiscation de l'indépendance où les règlements des comptes entre généraux et politiques du FLN, avaient comme dénominateur commun la rivalité avec le Maroc, indépendant six années avant. Mais le malheur de certains dirigeants de l'Algérie indépendante est que, malgré le refuge et l'exil, dans ce Maroc généreux et solidaire, ils l'ont vite détesté, pour des raisons politiques, idéologiques, hégémoniques et stratégiques. Le Maroc, pays millénaire, était jalousé car les gradés du FLN étaient complexés par cet Etat Nation vieux- de centaines de siècles, qui a choisi la monarchie, contrairement à l'Algérie, qui se voulait être la Mecque de la révolution en Afrique et dans le monde arabe et un intermédiaire avec le bloc de l'Est européen dirigé par l'ex-URSS. Les mensonges et les dénaturations de l'Histoire et des faits suivront pour créer le complexe de la victime de l'expansion marocaine qui ne réclame que ses territoires historiques. Il faudra dire que les nouveaux maitres de l'Algérie indépendante, notamment le clan d'Oujda mené par le puissant chef de l'armée des frontières Boumediene, commenceront par faire une purge dans l'armée et la sphère politique du FLN. Mêmes les leaders historiques de la Révolution n'y ont pas échappé. Il n'y a qu'à citer quelques noms massacrés, emprisonnés, exilés ou carrément assassinés au nom de l'ordre en kaki, dont ceux de Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mustapha Ben Boulaïd, Larbi Ben M'Hidi, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Mourad Didouche, Mohamed Khider, Belkacem Krim ou encore Ramdane Abane…la liste est longue... La machine meurtrière de Boumediene est allée jusqu'en Espagne et Allemagne poursuivre les opposants pour assassiner, successivement, Mohamed Khider en 1967 et Krim Belkacem en 1971... L'héritage de la sclérose Sclérosé comme les généraux et l'Etat qu'ils dirigent de mains fortes, dans un pays où la « responsabilité » au sommet de l'Etat dépend du degré d'adversité et de haine envers le Maroc, ils ont pu entraîner dans leur hostilité quelques Marocains d'Algérie qui ont brillé par leur haine à leur pays d'origine, hélas seul critère de compétence politique dans ce pays… Quelques noms suffisent à commencer par Ben Bella, mais aussi l'ex-ministre de l'Intérieur, Noureddine Zerhouni , Mourad Medelci ou Kasdi Merbah, Chérif Belkacem, Abdelkader Bensalah, Ali Tounsi et d'autres, à l'inverse de bien des Algériens restés fidèles à la solidarité marocaine et au Maghreb. D'ailleurs Bouteflika a failli à son devoir de Maghrébin comme à celui d'Algérien, en abandonnant le projet unitaire et en laissant son pays au bord du gouffre. Et si l'homme, en général, s'assagit avec l'âge, lui comme ses compères et maîtres militaires n'ont fait que crier haut et fort leur venin et haine envers le voisin marocain et en ignorant les besoins du peuple algérien. Que Dieu leur pardonne tous !