Le remaniement ministériel que vient de procéder le chef de l'exécutif espagnol sur son équipe gouvernementale, aurait sans doute, suscité des réactions tant au niveau des intellectuels ibériques que de leurs homologues marocains. La tension diplomatique qui monte d'un cran entre leurs pays respectifs, a atteint un seuil quasiment du non retour, compte tenu du reniement criard du hic colporté en connivence avec la junte algéroise et sa marionnette séparatiste, au détriment de notre intégrité territoriale. L'Espagne tente donc de se racheter de cette crise dont elle est responsable aussi bien aux yeux de la communauté universelle qui s'en est indignée qu'en interne, à travers des voix conspuantes d'une large élite péninsulaire. A cet égard, elle décoche un signe de « culpabilité », en renvoyant se balader sa ministre de la diplomatie qui avait mis de l'huile sur le feu par ses déclarations sulfureuses. A peine fut-il installé que son successeur s'empresse de «courtiser» notre pays, en rappelant la « grande amitié » qui contracte, de si loin dans le temps, les nations voisines. Aussi, compte-t-il effectuer sa première visite officielle dans nos terres, en quête de la reprise des relations bilatérales des deux pays, dans les domaines politique, économique, social et sécuritaire. A cet effet, il convient de déplorer les échecs qu'avait essuyés l'ancienne ministre des affaires étrangères limogée dans ce sens mais également dans d'autres dossiers, tels le différend sécessionniste avec la Catalogne, l'accord commercial avec les Etats-Unis et le conflit avec les pays de l'Amérique du Sud. Faut-il se fier alors à la correction ministérielle administrée à l'équipe Pedro Sanchez afin de remédier à ce bourbier dans lequel elle est mise ? Il est bien évident que le Maroc attend de son voisin du nord, non seulement le changement des personnes sur la base de bourdes éclatées par-ci, par-là de tel ou tel décideur, mais d'éclaircissement effectif de la position espagnole vis-à-vis de notre cause nationale. Il est bien vrai également que l'attitude hostile dont le voisin méditerranéen fait montre serait manifestement à l'origine des réactions légitimes de la part des responsables du Maroc en particulier le retour contourné des MRE des ports émetteurs de France ou encore du Portugal. L'Espagne veut donc limiter les dégâts, d'autant que le repositionnement privilégié dans lequel se trouve désormais notre pays, du fait de la position géopolitique de choix dont il jouit, draine une nuée de sympathie africaine, mais aussi un regain d'intérêt des grandes puissances. La péninsule ne se hasarderait nullement à se mettre à l'écart de ces opportunités, puisqu'il s'y estime la plus concernée mieux que quiconque, en termes de proximité. Du pain sur la planche, par conséquent pour le nouveau ministre espagnol qui n'aura pas la tâche aisée à persuader ses pairs car il est question d'abord d'expliquer autrement l'intrusion manipulée du chef tortionnaire des séparatistes sur son sol, la tentative vaine de dissuader la direction américaine d'après Trump à renoncer à la reconnaissance publique de la marocanité du Sahara et la position ambiguë qu'elle ne cesse de pourvoir à d'entretenir à l'égard de notre question qui s'octroie l'unanimité nationale.