Le Conseil national de la presse (CNP) vient de publier une étude statistique, synonyme d'une radioscopie et dans laquelle il décortique la réalité et les conditions de la profession de journaliste. les résultats de l'étude ont été rendus publics par le président du CNP, Younes Moujahid, mercredi 5 mai, lors d'une conférence de presse organisée à Rabat à l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse. Ce dernier a été accompagné par Abdellah El Bakali, président du Comité de la carte de presse professionnelle au sein de cette instance. L'étude, première du genre, s'est basée sur les données des dossiers de demande de la carte professionnelle pour l'année 2020, soit 2451 journalistes. Parmi les traits distinctifs de l'étude, c'est que le journalisme demeure encore un métier masculin. En fait, la gent masculine représente environ 70% du corps journalistique, alors que le sexe féminin représente seulement 30%.Il faut dire que cette tendance s'applique sur tous les métiers du journalisme et les supports de médias au Maroc, souligne l'étude. S'agissant de la pyramide d'âge, les résultats montrent que 44,15% des journalistes, leurs âges varient entre 20 et 40 ans, soit 1082 journalistes, alors qu'environ 52,15% ont plus de 40 ans et moins de 60 ans, soit 1272 journalistes. Quant à la troisième catégorie de plus de 60 ans, leur nombre est de 91, soit 3,7% et la plupart sont des hommes avec un taux de 83,3%. Concernant la situation familiale des journalistes, l'étude montre que plus de 66,4% de l'échantillon sont mariés, soit environ 1 627 journalistes. Autre point non moins important, c'est que l'étude fait ressortir que les journalistes titulaires d'un diplôme universitaire représentent la majorité, soit 64,4% et dont 19,2% sont titulaires d'un master ou d'un doctorat. Forte concentration Sur un autre registre, l'étude révèle une très forte concentration des journalistes dans l'axe liant Casablanca à Kénitra. En termes plus clairs, environ 76,5% des journalistes sont installés dans les deux régions de Casablanca-Settat (42,84%) et Rabat-Salé-Kénitra (33,66%). A propos de la distribution de l'échantillon en termes de métiers, l'étude fait savoir que la mission de rédacteur demeure la plus élevée avec un pourcentage de 60% des hommes. Selon les résultats du rapport de l'étude, le nombre total des titulaires de la carte de presse professionnelle pour l'année 2020 délivrée par le Conseil national de la presse et ce jusqu'au 4 septembre de la même année à atteint 3150 journalistes, répartis comme suit: journalisme électronique (1092), médias audiovisuels (915), presse écrite(584), presse agence: (239), journalistes honoraires (148), journalistes indépendants(107), sociétés de production audiovisuelle (65). Les chiffres dévoilés par l'étude montrent, en outre, qu'environ 56,3% des journalistes ont moins de dix ans d'ancienneté dans la profession, alors que 24,2% ont une ancienneté comprise entre dix ans et moins de vingt ans. Cependant, ceux que leur ancienneté dépasse les 20 ans, leur nombre avoisine les 19,5%. Concernant la rémunération des journalistes, les résultats montrent que le salaire moyen s'élève à 10121,98 DH par mois. Toutefois, l'étude dévoile que 3,6% de cette catégorie touche un salaire allant de 3.000 DH et 4.000 DH par mois, 23,4% perçoivent un revenu variant entre 4.000 DH et 6.000 DH, alors que 22,4% touchent un salaire mensuel entre 6.000 DH et 8.000 DH. Pour la même étude, le type de la mission journalistique est un indicateur déterminant concernant les écarts salariaux. Les rédacteurs en chef ont la moyenne la plus élevée, soit 14 627,02 dirhams. Ce salaire dépasse de 18% celui des directeurs d'édition, secrétaire de rédaction (26%) et rédacteurs (55%). Toujours selon l'étude du CNP, les journalistes de la presse écrite francophone sont les mieux payés, avec un salaire mensuel avoisinant les 13.432 DH. Quant aux journalistes de l'audiovisuel (SNRT, MEDI1TV et 2M), la moyenne de leur salaire est estimée à 12.958 DH, suivis par la presse d'agence avec 9.459 DH. Cependant, les journalistes de la presse écrite arabophone gagnent un revenu mensuel moyen équivalent à 9.344 DH. Khalid Darfaf