Face à l'ouverture d'une antenne de LREM à DakhlaetAgadir Devant la décision du parti présidentiel "La république en Marche" d'ouvrir une antenne à Dakhla et la réaffirmation par le chef de la diplomatie française Jean Yves Le Drian du soutien de son pays à la solution d'autonomie proposée par le Maroc comme unique sortie de crise, le régime algérien mobilise la "grosse artillerie de son lobbying" dans l'Hexagone, écrit samedi le politologue Mustapha Tossa. "Devant une telle situation dont la limpidité politique n'est plus à discuter, le régime algérien a eu recours à la grosse artillerie de son lobbying en France", souligne l'éditorialiste dans une analyse dans laquelle il revient sur les raisons de la récente tension entre Paris et Alger et du report surprise d'un déplacement en Algérie du premier ministre français. "Surfant sur cette décision d'annuler la venue de Jean Castex, il (régime algérien ndlr) a fait appel à ses relais notamment à l'extrême gauche ou ce qui reste du Parti communiste français pour vocaliser son mécontentement et lui donner une ampleur hexagonale", note le politologue dans cette analyse publiée sur le site Atlasinfo sous le titre " France/Maroc: un soutien malgré tout !", faisant observer que cela explique les "interpellations" à l'Assemblée nationale française et les réponses fournies par le Secrétaire d'Etat aux affaires européennes Clément Beaune. Cependant, précise M. Tossa, dans ses déclarations M. Beaune a tenu à souligner la position constante de la France de soutenir la solution de l'autonomie proposée par le Maroc comme étant la seule issue crédible à ce conflit. "Il a dit regretter la décision de LREM, sans doute parce que la décision a servi de prétexte au régime algérien pour polluer la visite de Castex et de la délégation ministérielle française et nourrir le torrent de haines algériennes à l'égard des Français, comme cette déclaration officielle d'un ministre qui décrit la France comme ennemi traditionnel et éternel de l'Algérie ou cette volonté de mettre sous tutelle, menaces à l'appui, les activités de l'ambassadeur français en Algérie François Gouyette et l'empêcher de rencontrer des membres de la société civile algérienne", estime-t-il. A ses yeux, une question de bon sens se pose: "Si la grande puissance américaine a reconnu la souveraineté du Maroc sur ses territoires sahariens, qu'est-ce qui empêcherait un pays aussi proche et aussi intimement lié au Maroc de procéder à la même reconnaissance ?" et si la démarche du parti présidentiel doit-elle être interprétée comme un geste qui prépare aussi bien le terrain que les esprits à une inévitable reconnaissance française et derrière elle européenne, de la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara ? Il n'empêche que cette problématique doit actuellement faire bien réfléchir dans les cercles français qui fabriquent la décision : La France est-elle réellement libre et souveraine dans ses choix diplomatiques à l'égard des pays du Maghreb ou doit-elle à chaque fois caresser les militaires d'Alger dans le sens du poil pour ne pas avoir à subir ni leur surenchère ni les méfaits de leurs coups tordus ?, s'interroge le politologue. Dans l'absolu, ajoute-t-il, malgré le "couac" de Clément Beaune à l'Assemblée nationale qui a cédé « sous la pression des lobbies pro-algériens », la France demeure un "précieux soutien" à l'international de la démarche marocaine. A la veille du 21 avril, date à laquelle les Nations-Unies vont procéder à une discussion et à une mise à jour des paramètres de résolution de ce conflit autour du Sahara marocain, avoir Paris comme un avocat de la solution de l'autonomie est déjà en soi un triomphe marocain et un échec cuisant algérien", note M. Tossa. "Tout le reste n'est que postures et effets de manches", conclut-il.