L'élan de soutien et de solidarité, notamment de pays arabes et africains, avec le Maroc suite à son initiative juste et légitime visant à rétablir l'ordre et à garantir la libre circulation des biens et des personnes dans la zone-tampon d'El Guergarate a eu pour conséquence de "souligner l'extrême solitude de l'Algérie et de ses choix militaires et politiques", affirme le politologue Mustapha Tossa. Cette solidarité arabe et africaine est venue également consolider “l'incontestable marocanité” du Sahara, relève Mustapha Tossa dans une analyse sous le titre "Guergarate: les leçons d'une crise". Soulignant le "rôle prédominant joué par l'institution militaire algérienne" dans cette crise, le politologue marocain installé en France estime, dans cette analyse publiée, lundi, sur le site Atlasinfo, que "ce soutien et cette solitude algérienne pèseront lourd sur les plans politique et psychologique quand viendra le temps pour les Nations-Unies de relancer les négociations pour trouver une issue à ce conflit entre le Maroc et l'Algérie". "Il est de notoriété publique que les séparatistes du polisario, nourris, financés, armés et abrités par l'Algérie depuis des années ne disposent d'aucune liberté d'action et de décision. Ils ne sont en réalité qu'une flèche dans l'arsenal militaire algérien obsédé depuis toujours et de manière pathologique par le Royaume du Maroc", note M. Tossa, faisant observer que la "haine du Maroc aujourd'hui et les provocations guerrières à son égard servent d'exutoire à des antagonismes algériens devenus suffisamment puissants pour être difficiles à contenir sans risques de fractures internes béantes et mortelles". A ses yeux, cette crise a permis également la "mise sous lumières dans cette région grise de la présence de groupes armées et de mercenaires qui se déplacent librement". Dans cette région où “les groupes terroristes de toutes les tendances font leur loi et constituent un cauchemar sécuritaire pour tous les pays de la région, les séparatistes du polisario et les mercenaires qui appuient leurs démarches mafieuses agissent selon les mêmes logiques terroristes", prévient-il, relevant que le "territoire algérien qui leur donne l'abri et la logistique se transforme en terroir pour les groupes terroristes qui menacent la sécurité régionale aussi bien pour la région du Sahel déjà explosive que les pays de l'Afrique du Nord et de l'Union européenne". Pour le politologue, cette donne est de nature à "précipiter une prise de conscience qu'il faut impérativement trouver une solution avant que le terrorisme et l'instabilité régionale ne prennent le dessus". Revenant sur l'initiative marocaine à El Guerguarat, M. Tossa rappelle que depuis déjà quelques mois, les "séparatistes du polisario pratiquaient la provocation comme un art de vivre au quotidien" et des "mercenaires armés s'adonnaient à une démonstration de force en bloquant ce passage vital pour les relations économiques et terrestres entre Rabat et Nouakchott”. Face à cette situation, le Royaume "n'a cédé ni au chantage ni à la peur" en adoptant une approche de clarification diplomatique et en évoquant des alertes d'information à tous les centres de décision qui suivent de près cette crise. Une approche qu'il accompagna d'une démarche militaire responsable pour libérer le passage en question sans provoquer de victimes, relève-t-il, soulignant qu'"en l'espace de quelques heures, les forces armées royales ont pu rétablir le trafic civil et commercial vers la Mauritanie voisine".