«Un navire commercial iranien a été légèrement endommagé en mer Rouge (par) une explosion près des côtes de Djibouti mardi 6 Avril vers 6 h du matin, heure locale. L'accident n'a fait aucune victime et des enquêtes techniques sont en cours pour en déterminer les circonstances et l'origine (...) Notre pays prendra toutes les mesures nécessaires par le biais des autorités internationales...». C'est ce qu'a annoncé, ce mercredi, dans un communiqué, Saïd Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, qui a tenu à préciser, par ailleurs, que le « Saviz » est un « navire civil (déployé) dans la région de la Mer Rouge et du Golfe d'Aden pour assurer la sécurité » des voies de navigation dans cette zone à l'effet de servir de « support technique et logistique de l'Iran en Mer rouge » et ce, « en coordination avec l'Organisation maritime internationale », une agence onusienne. Pour le New York Times, cet incident serait le résultat d'une riposte israélienne menée en représailles aux récentes attaques lancées par l'Iran contre des navires israéliens. Ainsi, en citant une source officielle américaine, le quotidien américain rapporte que « les israéliens ont prévenu les Etats-Unis que leurs forces avaient frappé le « Saviz » à 7h 30 locale » et même qu'ils auraient « présenté cette attaque comme étant une mesure de représailles à des frappes antérieures de l'Iran contre des navires israéliens ». Si les autorités israéliennes n'ont pas officiellement réagi aux informations données par le New York Times, Ram Ben-Barak, un député israélien, ancien directeur-adjoint du Mossad, déclarant ne pas savoir « si cette information est vraie ou fausse » a émis l'hypothèse que, par cette attaque, « quelqu'un veut faire savoir [aux Iraniens] qu'Israël sait comment causer des dégâts à des bateaux n'importe où et qu'ils devraient être prudents ». Pour rappel, en février dernier, le MV Helios Ray, un navire israélien qui avait déchargé des véhicules au port saoudien de Damman avait été touché, à son retour, par un engin indéterminé, mine ou missile, qui aurait traversé sa coque lors de son passage par le Détroit d'Ormuz au large du sultanat d'Oman. Le Premier ministre israélien qui avait immédiatement pointé du doigt l'Iran même si ce dernier avait rejeté toute responsabilité dans cet incident, avait promis de « le frapper partout dans la région » car le régime des Mollahs « est le plus grand ennemi d'Israël ». Le 25 mars dernier, ce fut au tour du « Lori », un autre navire israélien, d'être touché par un missile en mer d'Oman et cette fois-ci encore c'est le régime iranien qui a été accusé d'être derrière cette attaque même s'il a complètement nié les faits. Tous ces évènements font que l'appréhension d'une escalade est tellement forte que l'ONU a appelé les parties « à une retenue maximale ». Ainsi, ce mercredi, en évoquant les circonstances « peu claires » qui entourent ces « attaques », Stéphane Dujarric, son porte-parole, a évoqué la profonde préoccupation de l'institution internationale et sa crainte quant à la survenue d'un « quatrième évènement de ce type dans la région en un peu plus d'un mois » en ce moment où ont lieu, à Vienne, des négociations entre Téhéran et la communauté internationale pour tenter de sauver l'accord de Juillet 2015 encadrant le programme nucléaire iranien. D'ailleurs, de l'avis du quotidien réformateur iranien « Arman Meli », cette dernière attaque n'aurait pas eu d'autre objectif que celui de « porter atteinte aux négociations de Vienne » car, pour Tel Aviv, cet accord « ouvrirait la voie aux armes nucléaires » même si Benjamin Netanyahou affirme qu'il « ne serait en aucune manière contraignant pour Israël » qui dispose, aujourd'hui, d' « un Etat, d'une force de défense et du droit plein et entier en tant qu'Etat souverain du peuple juif de (se) défendre contre (ses) ennemis ». Considérant qu'à l'heure qu'il est, la seule chose qui soit sûre c'est que beaucoup de zones d'ombres entourent ces attaques de navires iraniens et israéliens, attendons pour voir... Nabil El Bousaadi