La nouvelle gare routière constitue, sans nul doute, l'une des réalisations infrastructurelles les plus controversées. Depuis sa création, il y a quelques années, on ne cesse de déplorer son état piteux, à plusieurs titres. Tout d'abord, son emplacement sur une artère très sollicitée occasionne des désagréments des plus déconcertants. Ensuite, il y a lieu également de déprécier sa fonctionnalité peu commode, en terme de fluidité et d'accessibilité, puisque les guichets sont perchés en haut, causant un véritable calvaire aux passagers qui, alourdis par leurs bagages, trouvent toutes les peines du monde pour se procurer le ticket de voyage. On se rappellera que ce projet a été longtemps contesté par le conseil communal qui héritait de cette bêtise, avant qu'il ne procède à la gestion déléguée de cette construction inappropriée à la société gérant aussi la gare Oulad Ziane de Casablanca. Le martyr entraîné par ce ratage ahurissant est, à coup sûr, celui des citoyens qui habitent à proximité de la gare routière. En effet, les autocars qui, en principe, devraient charger et décharger les voyageurs à l'intérieur de la gare, exécutent toutes ces opérations aux chaussées au fameux boulevard Abderrahim Bouabid, juste sous les fenêtres des habitants avoisinants. Une situation agaçante qui cause un réel vacarme strident dans les parages, semant un dérangement continuel, particulièrement la nuit. On ne comprendra pas pourquoi les transporteurs s'acharnent à vider leur cargaison humaine dans la rue, au lieu de le faire dans la gare, en toute sécurité. Un comportement insolite qui ne trouve son explication que dans le fait que la gare, elle-même prête à ce genre de débordement, outre le désir de gagner du temps aux dépens des citoyens environnants dont le boucan des moteurs et l'odeur toxique constituent un malaise des plus insupportables. Il est donc impératif de rappeler à l'ordre tous ces fouteurs d'anarchie et éviter aux citoyens ces égarements désagréables.