Agadir. Depuis longtemps, une étroite ruelle de quelques mètres tient lieu de gare routière pour la ville. Un petit tronçon de quelques mètres a toujours tenu lieu de gare routière, sise au quartier Talborjt au centre de la capitale touristique du pays, Agadir. Voilà le sort de toute une ville considérée comme un point de mire des visiteurs nationaux et étrangers. Depuis des années et des années, on n'a jamais pensé à libérer la cité de cette situation déplorable. Alors que de centaines de projets ont vu le jour depuis le cataclysme de 1960. En effet, on s'est rempli de ridicule en s'obstinant à afficher une conduite déconcertante envers une infrastructure aussi vitale. La ruelle exiguë qui continue à abriter presque une vingtaine de compagnies de transport juxtaposées comme des sardines en boîte s'étouffe atrocement surtout en période estivale où l'affluence est surabondante. Un encombrement inouï, une intoxication alarmante s'y forment au su et vu de tous les responsables concernés, en particulier la commune urbaine d'Agadir. Trois mandats de suite, les hôtes de l'Hôtel de ville n'ont jamais daigné émettre un sursaut d'orgueil à cet égard. Bien entendu, cet enfer a drainé ipso facto une kyrielle de petits commerces gastronomiques qui mélangent leurs denrées alimentaires avec les nuées de gaz carboniques des autocars alignés à un mètre des étalages. Une insalubrité écœurante. S'ajoute à cela le phénomène des enfants sans domicile fixe et autres malfrats qui squattent ce petit espace, notamment la nuit. L'activité qui bat toujours son plein dans cette ruelle étroite génère plusieurs emplois précaires. Ainsi, les cireurs, les vendeurs de cigarettes au détail et ceux qui proposent des services de transport de bagages pour les voyageurs se bousculent à chaque arrivée ou départ d'un car. Lorsque plusieurs autocars se rencontrent au même temps dans ce petit espace, la ruelle se trouve complètement bloquée. Impossible de passer. Les klaxons des véhicules transforment la ruelle en question en un boucan d'enfer dérangeant et les habitants voisins et les passants sans parler des souffrances que cet état de choses crée pour les voyageurs. Certes, dernièrement, on s'est décidé enfin à monter une gare routière, une vraie qui réponde aux besoins de la ville, du côté du boulevard Abderrahim Bouabid, à l'entrée de la ville au Sud. Mais cela fait quand même un bon bout de temps que çela traîne, pour en profiter, une autrefois, et au maximum lors de la prochaine campagne électorale, tel est le cas pour un nombre de constructions qui tardent à s'achever dans la ville. Et puis, quel serait le dessein des commerçants qui se sont implantés dans la "ruelle" depuis des décennies, liant ainsi leur vie à cette dernière ? A-t-on pensé à eux pour ce transfert ? En attendant, la souffrance, sous toutes ses formes, sévit toujours du côté de la ruelle !