Journée mondiale de l'autisme Par Yosra Bougarba (MAP) Certaines personnes, souvent par manque de sensibilisation, placent autrui dans une case selon un critère précis (statut social, travail, maladie, handicap, une erreur commise…) et nomment cette case dépendamment, par exemple : « divorcé(e) », « personne bipolaire », « personne autiste » ou « déscolarisé(e) ». Ils s'attendent à ce que l'individu reste emprisonné à vie dans les murs de leur perception sans faire de bruit. Mais un être humain est plus qu'un handicap, plus que des troubles comportementaux, plus qu'un déséquilibre chimique au cerveau, une erreur commise ou un échec. Un être humain a plusieurs facettes et joue plusieurs rôles dans la société : frère/sœur, père/mère, fils/fille, ami(e), collègue ..que c'est absurde d'être limité à une case ou à une étiquette. Il est important de ni sous-estimer ni surestimer autrui sur la base d'attentes liées à des stéréotypes, de ne réduire l'existence d'une personne en un mot et d'accepter notre côté humain et nos différences. « L'acceptation de la différence en tant que caractéristique humaine est l'élément central à prendre en compte », notamment en ce qui concerne les personnes autistes, qui « sont principalement des êtres humains qui ont des droits et qui sont aussi différents les uns des autres que le reste de la population », a indiqué la présidente du Collectif Autisme Maroc, Soumia Amrani. Interrogée sur les difficultés rencontrées par les individus autistes, dans un contexte marqué par la propagation du Covid-19, Mme Amrani a souligné dans une déclaration à la MAP à l'occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme que ces difficultés ont concerné plusieurs aspects de leurs vies. « Tout d'abord, le confinement a constitué un violent choc émotionnel pour eux. N'ayant pas été préparés à ces exigences d'isolement et de rupture de leurs routines, plusieurs d'entre eux ont développé des angoisses, des troubles du sommeil et de l'alimentation », a-t-elle expliqué, ajoutant que certaines familles ont parlé de régression et de développement de nouveaux comportements défis. Une des plus fortes et anciennes revendications du Collectif Autisme Maroc, à savoir l'importance des interventions qui commencent par la sphère familiale, a enfin été reconnue suite à la crise, a avancé Mme Amrani, notant que celle-ci a révélé à quel point il est important de doter le domicile et les autres milieux de vie des personnes autistes des équipements adaptés. Toutefois, le Collectif Autisme Maroc ne revendique pas un changement où les personnes autistes s'éclipsent derrière les écrans des tablettes, smartphones ou ordinateurs, a-t-elle souligné, relevant qu'il faut être très vigilant dans l'utilisation du numérique qui ne doit pas être un prétexte pour freiner l'inclusion éducative et sociale des personnes autistes. Célébrée le 2 avril de chaque année, la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme est l'occasion de braquer les projecteurs sur les stéréotypes auxquels les individus autistes et leurs familles doivent faire face et sur l'importance de la mise à la disposition des personnes autistes des aménagements raisonnables leur permettant de participer pleinement à la société. Cette année, la journée met l'accent sur « l'inclusion sur le lieu de travail : Les défis et les perspectives d'un monde post-pandémie », lit-on sur le site de l'Organisation des nations unies. Même quand on vous réduit à une certaine étiquette, n'y croyez pas. Libérez-vous de la cage, le ciel seul sera votre limite! Comme chacun a le droit d'adhérer à sa vision sur les gens et sur le monde, fixez vos propres normes et vivez en conséquence. Le poids des attentes du monde n'est pas le votre à supporter !