Sous le feu des critiques après l'annonce d'une modification de ses conditions d'utilisation, la plateforme de messagerie mobile WhatsApp a décidé de décaler de trois mois l'entrée en vigueur de ses nouvelles conditions d'utilisation, cherchant à rassurer les utilisateurs sur la protection de leurs données personnelles. «Nous retardons désormais la date à laquelle les utilisateurs devront relire et accepter les conditions», a indiqué vendredi l'entreprise dans un article de blog. Ainsi, les modifications, qui devaient entrer en vigueur le 8 février, ne seront plus effectives qu'à partir du 15 mai. WhatsApp avait demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions avant le 8 février sous peine de ne plus pouvoir accéder à leur compte. Cette décision a été interprétée par de nombreux détracteurs comme une tentative de la plateforme de partager davantage de données avec la maison mère, Facebook, qui a racheté WhatsApp en 2014. Vendredi dernier, la compagnie a tenu à assurer que la mise à jour ne renforcerait pas sa capacité à partager des données avec Facebook, mais était avant tout destinée à aider des entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la plateforme. L'application souhaite notamment permettre aux annonceurs de vendre directement leurs produits sur WhatsApp, comme c'est déjà le cas en Inde, son plus grand marché avec quelque 400 millions d'utilisateurs. L'annonce de la mise à jour la semaine dernière avait semé la panique et provoqué la colère de nombreux utilisateurs, qui s'alarmaient de l'abandon des valeurs fondatrices de WhatsApp qui a bâti sa réputation sur la protection des données. La plateforme avait tenté de calmer l'incendie à coups d'annonces rassurantes et de campagnes publicitaires, mais des services concurrents, comme Signal et Telegram, ont profité de la confusion et vu leurs téléchargements s'envoler. A rappeler que Facebook est dans le viseur de nombreux régulateurs qui jugent que le rachat d'entreprises et leur intégration à l'écosystème du groupe nuisent à la concurrence. En décembre, plusieurs autorités américaines ont demandé à la justice de forcer le géant de réseaux sociaux à se séparer d'Instagram et de WhatsApp. De manière plus générale, les grands noms de la tech se voient régulièrement accusés de vouloir exploiter toujours davantage d'informations personnelles afin de faire gonfler leurs revenus publicitaires.