L'abysse africain de l'approche existentielle de notre pays est incontestable. Depuis des lustres, cette fibre empreinte de négritude l'a conduit, sans ambages, à l'appartenance au continent, en dépit des turpitudes du voisin en cours de chemin. Cet attachement était en fait, dicté par des facteurs géographiques et historiques que nul ne pourrait contester. Le Maroc en est non seulement conscient, mais s'attelle, corps et âme, à mettre en avant le potentiel africain, convoité par la prédation étrangère. Il en a déjà fait la preuve aux côtés de ses compères, lors du combat farouche pour la libération du joug colonial, au Congo, en Côte d'Ivoire, en Algérie... Aujourd'hui, il poursuit la lutte pour l'émancipation dans un contexte socio-économique, de plus en plus mondialisé. Le projet du gazoduc s'étendant du nord au sud de atlantique et traversant un ensemble de contrées, en est, entre autres, une forte illustration. En véritable leader de l'éclosion africaine, fondée sur une franche coopération win win qui coiffe au poteau le soudoiement mercantilisée que préconisait la soldatesque algéroise au sein d'une flopée de pays africains, notre pays vise de tendre des passerelles terrestres et maritimes, à travers la construction d'un milliers de voies express Tiznit-Dakhla dont le coût s'élève à plus de 10 milliards de dirham, sur le sillage du nouveau modèle de développement, lancé à Laâyoune en novembre 2015. Cette ébauche de haute dimension qui tend à consolider le réseau routier, fluidifier le flux circulatoire, assurer la sécurité des usagers et réduire la durée du trajet de transport des marchandises. Ce sera sans doute, un réel levier de développement structurant des provinces du sud et partant, la continuité vers les entités africaines du sud comme la Mauritanie, le Mali, le Sénégal... Un projet éléphantesque de telle envergure qui s'implante au grand jour dans une Nation forte agissante, sans gaz ni pétrole, confirme à tout esprit récalcitrant et renégat, la volonté de s'ancrer sur le sol récupéré et lui administrer un registre charnière au sud de l'Afrique, en quête de la prospérité et de la stabilité. Il ne fait pas doute non plus, que le statut relevé que revêtira un bijou naturel comme Dakhla, en matière de standing touristique de rêve et d'acromégalie halieutique de taille, permet de rehausser davantage l'ampleur insufflée par le gigantisme du Tanger Med au nord du pays. De même, il serait agi, en conséquence, de la détermination des limites nationales sur les larges, afin de se positionner en parfaites conditions de souveraineté et de voisinage.