Sur une corniche flambant neuve et sous un soleil radieux, «les confineurs» de la capitale du Souss se sont dégourdis les jambes le long de la splendide promenade, pour la première balade balnéaire autorisée. Cette sortie en chœur ravive les cœurs des concitoyens allègres, en compagnie de leurs progénitures en délire. Une chevauchée guillerette aux saveurs marines du petit matin, était amplement méritée pour une communauté «embastillée» entre quatre murs, durant trois mois de confinement «macabre». Il fallait savourer cette liesse pimpante qui se dessinait sur les visages de ces mioches pétillants sur l'asphalte luisant, la bavette collée au nez ! La pandémie aura asséné beaucoup de mal à ces frêles créatures qui respirent à pleins poumons, la rosée limpide de la plage à l'azur enivrant. L'euphorie se lisait également sur le regard de félicité qui se dégageait des parents, après avoir vécu des instants de fournaise avec les enfants, «barricadés» à domicile dont la plupart sont trop restreints pour des foyers surpeuplés. En fait, Il faut bien dire que ces populations qui dégustent aujourd'hui ces moments de régal, en attendant qu'elles foulent le sable soyeux et enfourchent l'écume de la mer cristalline, ont dû souffrir pour en arriver-là. «Après la pluie, le beau temps !», disait la Comtesse de Ségur, dans l'un de ses illustres contes du XIXe Siècle, pour distinguer la torpeur de l‘épidémie, dans ce cas en espèce, de la plénitude qui titille à présent les narines de ces bambins en frénésie. Agadir et ses satellites, une métropole en perpétuelle effervescence où se côtoient toutes formes économiques, allant du tourisme à l'industrie, en passant par la pêche, le bâtiment, l'agriculture… C'est dire que ces multiples segments d'envergure supposent des groupements humains rassemblés dans les unités de production, les espaces d'accueil ou encore les fabriques de transformation de légumes, de fruits et de poissons. Des attroupements propices pour la propagation du virus qui n'attendent que cette «aubaine» pour déverser ses malheurs, parmi les familles les plus fébriles ! Il convient de reconnaître que, pendant des mois de morosité maussade, Agadir s'est attelée à combattre farouchement l'endémie, à travers les mesures nationales, communément convenues, mais, de surcroît, avec une touche proprement locale. En effet, les Autorités de la région et particulièrement de la préfecture d'Agadir, en raison de sa dimension «métropolitaine», se sont comportées, faut-il bien le rappeler, avec le tact spécifique de cette contrée, désormais hissée à la posture «centriste» ! Sur ce plan exclusivement délicat, toutes les parties intervenantes ont fait preuve de beaucoup de savoir-faire et d'abnégation, plus spécialement ceux et celles qui se sont démenés aux avant-postes du combat. Le champ de bataille fut tellement vaste que les combattants se sont mis à pied d'œuvre pour colmater toutes brèches. On ne peut alors que leur rendre un vibrant hommage, encensé d'estime et de gratitude pour tous les services philanthropiques rendus à cette contrée qui sort aujourd'hui, toute auréolée de ces ardentes prouesses. Et si Agadir se déconfine sans trop de dégâts, c'est grâce aux vaillances de ces braves citoyens! Sur le plan économique aux diverses branches, la lutte continue de plus belle pour ce tissu névralgique dont le Souverain avait, en février dernier, revigoré les filières structurelles, pour la bagatelle somme de plus de six milliards de dirhams afin de relancer les projets structurants et de faire de la cité d'Al Inbiâte un pôle attractif, digne du nouveau positionnement dont elle se targue dorénavant. Pour ce faire, les Autorités, en compagnie de la pléiade d'acteurs de la ville, ont mis le paquet sans répit, pour assurer le suivi et l'accompagnement, en dépit des contraintes de l'état d'urgence. On ne badine plus avec les directives royales, sous peine de subir la colère de toute une région reconnaissante et admirative de l'initiative paternelle du Monarque. Il importe de rappeler que ce geste a fait l'effet d'un coup d'orgueil aussi bien pour les décideurs qui se déploient à bâtons rompus pour relever ce challenge que les citoyens dont la fierté et l'espoir qui en découlent, se sont illustrés, tout au long de ces temps de confinement, marqués de respect des mesures sanitaires drastiques... La guerre n'est pas encore terminée en vue de jouir du déconfinement définitif, alors que celle du redressement de l'économie ne fait que commencer pour des épreuves rudes et ardues, dans le but d'octroyer à la ville la stature d'une mégalopole galactique du royaume.