Si la crise due à la pandémie du Covid-19 a mis à nu l'incapacité du système capitaliste et néolibéral au niveau national et international à satisfaire les attentes de l'humanité et à lutter efficacement contre ce virus, elle a également montré la nécessité pour le Maroc de réfléchir dès à présent sur le moyen de s'en sortir sain et sauf mais également et surtout de repartir sur de nouvelles bases dont en premier un nouveau contrat politique, a affirmé le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah. Un nouveau contrat politique, qui s'appuie sur un pacte social qui préserve la paix sociale, a-t-il dit dans un rapport présenté, au nom du Bureau politique du parti lors d'une session extraordinaire du Bureau politique, tenue à distance, samedi 16 mai. Ce pacte social, a-t-il expliqué, qui aura comme parties l'Etat, les syndicats et les employeurs, et qui a pour buts de mettre en œuvre la démocratie, les libertés et l'égalité avec l'objectif de créer un climat de mobilisation nationale et de mettre en œuvre un plan économique et social ambitieux et élaboré dans la concertation. Ce nouveau contrat politique, a-t-il ajouté, devra procéder à une redéfinition des priorités aux niveaux politique, économique, social, écologique, culturel et scientifique et privilégier par la même tout ce qui est susceptible de contribuer à la qualification et à la formation de l'être humain et de lui assurer la protection sociale. Il a rappelé de même que toutes ces recommandations sont longuement explicitées dans le document présenté par le parti comme contribution au débat autour du modèle de développement alternatif, contribution dont l'actualité confirme la justesse, a-t-il affirmé. A ce propos, a-t-il encore dit, la vision du parti repose sur cinq fondements: l'homme doit être au cœur du processus de développement, une croissance économique rapide et continue, une gouvernance améliorée, un climat propice au travail et aux affaires, en plus de la dimension relative aux valeurs, à la culture et aux questions de société, et enfin la démocratie pour le portage du modèle de développement, sachant que la démocratie est le corollaire du développement et de la stabilité. Il a par ailleurs fait savoir que les difficultés auxquelles le Maroc va être confronté pour gérer la période post-corona renforcent la conviction du parti que le pays a besoin d'un souffle démocratique nouveau qui renforcerait l'espace politique et les libertés individuelles et collectives, consoliderait les droits de l'homme et contribuerait à la consécration de la mobilisation, de l'harmonie, de l'unité et de la confiance pour affronter les défis du futur. Une nouvelle ambiance prévaut en effet dans le pays grâce à la réactivité et à l'anticipation des autorités publiques à différents niveaux pour faire face à la pandémie du corona, ce qui a donné lieu à une véritable réconciliation entre de larges couches de notre peuple et l'Etat avec ses différentes institutions. Ce qui a contribué aussi au renforcement de la confiance qui avait chuté à des niveaux très bas. Autrement dit, le moment est opportun pour insuffler un nouveau souffle démocratique et de développement, susceptible de renforcer le front intérieur et de consacrer la confiance des citoyennes et citoyens dans leur pays, a-t-il ajouté, rappelant que l'histoire nous apprend que les réformes fondamentales sont réalisées par les pays et les peuples durant ou immédiatement après les crises qui se transforment, grâce aux révisions et remises en cause nécessaires en opportunités de développement. Attendre le passage de la difficulté pour fermer la parenthèse et revenir aux approches et pratiques antérieures, est un comportement qui ne peut en aucun cas servir le pays. Au contraire cela risque de lui porter un grand tort. Le changement est le résultat d'une force dynamique et d'interactions sociales matérielles, il ne peut en aucun cas se réaliser par la simple revendication et le plaidoyer, a ajouté le SG du PPS, selon lequel le moment est propice pour développer ce qu'on a appelé le mouvement social citoyen, qui est susceptible de créer une valeur ajoutée au profit du développement du pays et du peuple. La naissance de ce mouvement doit s'appuyer sur la complémentarité, la conjugaison et la convergence des efforts, des capacités et des initiatives de l'ensemble des forces vives démocratiques, progressistes, des militants des droits humains, des jeunes et des femmes, des forces professionnelles, associatives, syndicales et de tous ceux qui défendent les idées et les valeurs de l'édification démocratique et progressiste ainsi que de tous ceux qui appellent à hisser notre société vers le développement et la justice sociale. Le SG du PPS a également souligné que la question de la gauche se pose dans ce cadre avec acuité en cette période de questionnement, dans le monde et au Maroc et de son recul continu, gauche qui porte les maux et les espoirs des peuples. Pour ce qui le concerne, a-t-il rappelé, le PPS œuvre inlassablement pour parvenir à un front national et à une gauche unie, une gauche qui a aujourd'hui l'occasion historique de rassembler ses forces pour répondre à ce besoin historique. L'occasion est historique pour les forces progressistes-sociales, écologiques et politiques-tant à l'international qu'au Maroc-, pour qu'elles occupent le terrain du débat idéologique, intellectuel et politique, pour qu'elles transforment les idées alternatives en force matérielle de changement et pour qu'elles renforcent et encadrent cette montée que connait le mouvement social mondial dans cette étape historique, a-t-il martelé. Ces forces progressistes, dont le PPS fait partie, portent dans leurs gênes la question de la démocratie, des libertés et de l'égalité. Ce sont elles qui croient au rôle essentiel de l'Etat dans l'économie, sans toutefois nier le rôle que doit jouer le secteur privé ; ce sont elles qui hissent la question sociale au rang de priorité absolue, qui défendent farouchement la cause écologique et le respect de la nature, qui connaissent et considèrent plus que quiconque la valeur de la planification stratégique, a-t-il encore expliqué. Et c'est en agissant ainsi qu'il sera possible de contrer les approches fondées sur le populisme et le chauvinisme, l'extrémisme de droite et le fanatisme religieux se sont développées qui ont gagné du terrain au cours des dernières années, a-t-il indiqué, estimant que c'est aux forces de gauche de capter aujourd'hui le retour en force de leurs principes qui ont émergé de nouveau à l'occasion de la crise du corona, pour tenir leur place dans les paysages politiques des nations. Dans le même ordre d'idées, et en particulier dans le cadre du renforcement du front intérieur démocratique, le PPS s'active pour renforcer et coordonner avec les composantes de l'opposition à l'intérieur du parlement et au niveau de l'espace politique marocain en général, a-t-il encore souligné.