Table-ronde sur le rôle des forces progressistes «L'humanité traverse aujourd'hui des moments difficiles et se trouve contraint de subir le diktat des forces impérialistes», a souligné Abdelouahed Souhaïl, membre du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme, lors de la table ronde placée sous le thème «quel le rôle des forces progressistes et démocratiques à la lumière de la situation internationale actuelle ?», et organisée en marge des travaux du 10e Congrès national du PPS. Le dirigeant du PPS, qui a assuré la modération de cette rencontre, a indiqué que l'arrogance des pays impérialistes a relégué au second plan la cause du peuple palestinien. Encore plus, «les forces colonialistes recourent à la guerre par d'autres moyens, qui demeure la cause principale de la détérioration de la situation dans le Proche-Orient mais aussi dans le continent africain», a-t- il précisé. Une telle situation a eu des conséquences graves sur ces zones de la planète,où des milliers de jeunes, notamment d'Afrique qui, faute de moyens, auront à se lancer dans l'inconnu, en optant pour le choix de l'immigration, en dépit des richesses énormes dont dispose le continent noir. Abondant dans le même ordre d'idées, il a mis en garde contre la régression du processus de paix en pointant du doigt la partialité des pays occidentaux. Maher Taher (FPLP) : «Pour un front populaire démocratique arabe» Prenant la parole, Maher Taher, responsable du Cercle politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a procédé à un diagnostic de la situation politique dans le monde arabe, soumis, selon lui, aux ingérences des puissances étrangères afin d'étouffer toute volonté aspirant à de véritables changements dans la région, a-t- il, martelé. «L'édification des Etats démocratiques et modernes ne peut se réaliser que par les forces vives des pays arabes et non pas par les interventions militaires des forces impérialistes qui ont inscrit leur action dans un processus de destruction en déclenchant une crise profonde et inédite», a-t- il expliqué. Le responsable du FPLP a ainsi fait allusion à ce qui se passe en l'Irak, en Libye ou encore le Yémen, tout en mettant l'accent sur certaines tentatives visant la normalisation des relations avec l'entité sioniste et qui ne servent en rien la question palestinienne. Pour lui, la solution consiste à créer un large front populaire démocratique au niveau de tous les pays arabes pour faire face à ces défis avec la contribution des forces progressistes du Maroc, notamment le PPS, qui sont d'ailleurs un acteur incontournable dans la concrétisation d cette stratégie. Réda Dahir (PC irakien) «S'inspirer de l'expérience du PPS» Même son de cloche chez Réda Dahir, responsable du Parti communiste irakien, qui pour sa part, a condamné vivement les interventions étrangères dans la région. «L'occupation américaine de l'Irak a tourné en véritable catastrophe à tous les niveaux», a-t- il déclaré. Et d'ajouter que «le pays est aujourd'hui miné par la corruption, le renforcement des sentiments d'appartenance ethnique et tribale et la montée du terrorisme». Réda Dahir a, en outre, évoqué les intérêts des puissances étrangères, notamment ceux des Etats-Unis et de l'Iran qui ont mené l'Irak au bord du gouffre tout en affaiblissant le tissu national». Le militant communiste a appelé à l'unité les forces de gauche et l'implication des masses populaires dans le combat démocratique et la mise en place d'une stratégie cohérente pour faire face aux puissances étrangères. Sur un autre registre, le militant irakien a évoqué l'alliance du parti communiste irakien avec un parti religieux et modéré, tout en invitant les autres partis de la gauche à s'inspirer de l'expérience du PPS et ce loin de tout jugement de valeur. Mohcine Belabbas (RCD d'Algérie) : «la fermeture des frontières est inexplicable» Par ailleurs, Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie a axé son intervention sur les entraves de l'intégration maghrébine. Le Chef de file du RCD s'est ainsi interrogé sur la fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie, indiquant qu'une telle situation demeure inexplicable, tout en soulignant l'importance de la dimension régionale dans le développement des Etats de l'Afrique du Nord. «La Conférence de Tanger 1958 doit être considérée comme un facteur de motivation pour concrétiser le rêve de l'Union de l'Afrique du Nord », a déclaré le successeur de Hocine Ait Ahmed, tout en déplorant la faiblesse de coopération entre les partis composant l'espace maghrébin. «Il importe de trouver les points communs pour créer des rapprochements structurants et veiller à trouver de nouveaux modèles de développement à même répondre aux défis du chômage, de l'immigration, entre autres. Cheikh Sidi Ahmed Dieng (REJ- Mauritanie): «Développer les partenariats» Sur un autre registre, Cheikh Sidi Ahmed Dieng, président du Rassemblement pour l'Egalité et la Justice mauritanien, a appelé à raffermir voire à développer les relations entre la Mauritanie et le Maroc quelle que soit la conjoncture. «Car les liens séculaires entre les deux pays et leur singularité dépasse les aléas des politiques conjoncturelles». Ceci dit, la raison recommande de tisser des réseaux de partenariat et des liens indéfectibles qui constituent un socle et un creuset devant faciliter de multiples partenariats entre les deux peuples, a-t- il affirmé. (Mamadou Diop Decroix, (AJ/PADS Sénégal) : «Faire face à la vague ultra-libérale» Mamadou Diop Decroix, le nouveau Secrétaire général du Parti africain pour la démocratie etle socialisme, a dénoncé ce qu'il a qualifié de l'exploitation impérialiste et la menace de la vague ultra-libérale sur l'économie des pays africains. Le dirigeant a rappelé que les échanges internationaux notamment au niveau de l'agriculture sont marqués par l'inégalité et l'iniquité,appelant les Etats de la région à accomplir leur devoir en matière de protection des producteurs à protéger davantage les producteurs. Pour cet ex ministre du commerce sénégalais, les politiques libérales adoptées par les pays africains après leurs indépendances ont ainsi été vouées à l'échec, en appauvrissant davantage leurs peuples et en sapant tous les efforts de la mise en place d'un développement durable. Ils ont déclaré... Le combat pour la démocratie se poursuit «Le Congrès constitue une étape forte pour poursuivre le combat des réformes afin de consacrer plus de liberté, de démocratie, de dignité et de justice sociale », a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), lors de séance d'ouverture du 10 e Congrès national, qui s'est déroulé les 11, 12 et 13 mai à Bouznika et placé sous le thème «Un souffle démocratique nouveau». Cet extrait du discours du leader du Parti du livre a suscité une salve d'applaudissements de la Salle et ce en présence des dirigeants des partis politiques nationaux, des forces syndicales et de plusieurs représentants de formations politiques provenant d'Irak, de Palestine, d'Algérie, de la Mauritanie, du Sénégal… Mouhcine Bellaba, président du RCD : «le PPS est réputé par son sérieux» Interrogé par Al Bayané, le président du Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas a déclaré que la participation au Congrès du PPS illustre les relations historiques qui lient les deux partis. D'ailleurs pour le leader du RCD, le PPS est un parti qui est réputé par sa transparence, son sérieux mais aussi par son approche rationnelle des problématiques les plus préoccupantes ». Et d'ajouter, que le RCD veille toujours à maintenir de bonnes relations avec tous les partis marocains et ceux de l'Afrique du Nord, car la construction de l'avenir de la région est une action collective et ne peut se faire sans établir une vision commune. Mohamed El Yazgi, ex dirigeant de l'USFP : «le pays a besoin d'un nouveau souffle démocratique» Pour sa part, Mohamed El Yangi, ancien ministre et Premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), tout en félicitant le PPS, a indiqué que le discours du SG du PPS a été courageux en procédant à une analyse profonde de la situation actuelle, tout en considérant que le parti de Ali Yata a bien réussi le choix du slogan de son Congrès, étant donné que le pays a bel et bien besoin d'un nouveau souffle démocratique. Ismaïl Alaoui, président du Conseil de la présidence du PPS : «le combat pour la démocratie se poursuit» De son côté, Ismaïl Alaoui, président du Conseil de la présidence du PPS, a indiqué que « le Congrès constitue une occasion pour faire le bilan afin de diagnostiquer les points forts mais également pour mettre le doigt sur les lacunes de l'action du parti». En termes plus clairs, «l'objectif du Congrès est celui d'établir un état des lieux et procéder par une autocritique afin d'identifier les erreurs et, par conséquent, les rectifier», a-t-il déclaré avec insistance. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre voix, celle de la pérennité de la lutte démocratique afin d'assurer une vie digne à tous les citoyennes et citoyens», a noté l'ancien SG du PPS. «Garantir une vie digne à tous les citoyens, ne peut se faire sans le renforcement des valeurs de la démocratie, l'égalité, l'amélioration des conditions de vie et la lutte contre l'économie de la rente», a-t-il martelé. En fait, selon notre interlocuteur, «ce qui se passe actuellement dans notre pays est révélateur de la situation dans laquelle nous vivons». Cela étant, «le mouvement de boycott n'est que la manifestation de la volonté des masses populaires de rejeter cette économie de rente, voire refuser tous les diktats de monopole», a-t-il clarifié». NabilaMounib, SG du PSU : « trouver les réponses à la crise actuelle» Nabila Mounib, SG du parti socialiste unifié (PSU) a jugé que l'enjeu actuel pour les forces de gauche est celui de trouver les réponses à la crise actuelle que vit le pays. « Notre vœu est de procéder à une véritable formation de la gauche à tous les niveaux », a-t-elle estimé. D'une manière ou d'une autre, «les partis de la gauche sont tenus à répondre à plusieurs questions cruciales : qu'est-ce qu'être de gauche aujourd'hui ? Quel est le combat que l'on doit mener ? et avec qui ?», s'est-elle interrogée. Youness Moujahid (SNPM) : «le PPS est un parti militant et démocratique» YounessMoujahid, SG du Conseil national fédéral du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), s'est dit très honoré d'assister au Congrès. «Le PPS est un parti militant et démocratique et a joué un rôle primordial dans la création du SNPM et aussi dans le combat pour la liberté de la presse et la défense de valeurs modernistes», a-t-il indiqué. Mohamed Berrada, ancien DG de Sapress «le PPS a gagné le pari...» Même son de cloche chez Mohamed Berrada, ancien DG de la Sapress (Société de distribution de la presse nationale), qui a considéré que le Parti a gagné le pari de l'organisation de son congrès dans une phase cruciale de l'histoire de notre pays. Et de préciser que le discours du SG du parti a bien synthétisé les enjeux de l'étape actuelle tout en fixant une feuille de route pour les années à venir.
