Le Parti communiste libanais et le Parti du progrès et du socialisme ont rendu public un communiqué commun à l'issue de la visite de la délégation de la direction du PCL au Maroc, dans lequel les communistes libanais apprécient positivement la proposition marocaine d'autonomie au Sahara, comme solution définitive du conflit artificiel. Traduction du communiqué. Sur invitation du Parti du progrès et du socialisme, une délégation du Parti communiste libanais, conduite par son Secrétaire général Khalid Hadadeh, a effectué une visite au Maroc du 2 au 7 mars 2011, au cours de laquelle elle a eu des entretiens avec plusieurs partis et responsables marocains. Ce déplacement a été l'occasion pour l'échange de points de vue sur plusieurs questions notamment sur les développements de la situation que connaît la région arabe ainsi que sur la situation au Maroc et au Liban. Les discussions, entre le PCL et le PPS, se sont déroulées dans un climat fraternel et franc. La délégation libanaise a pu ainsi mieux connaître la réalité politique au Maroc et le processus visant l'instauration d'une nouvelle génération de réformes constitutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles. La délégation libanaise s'est enquise également de près de la situation politique au Maroc et des démarches en cours pour la mise en œuvre de nouvelles générations de réformes constitutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles, ainsi que du développement de la question du Sahara à la faveur de la proposition d'autonomie. Le PPS a pu, à son tour, connaître, avec précision, l'analyse du PCL sur la situation générale au Liban, notamment les incidences négatives du système confessionnel en place, ses obstacles sur la construction de la patrie libanaise et l'édification démocratique, et les tâches qui s'imposent, en tête desquelles figure l'abolition de ce système confessionnel et la construction d'un Etat civil et laïc, qui garantit à chaque citoyen le droit à la citoyenneté pleine sans tutelle confessionnelle. Les deux partis affirment que : - Les révolutions et les larges contestations de masse traduisent, d'une part, les aspirations des peuples arabes à la liberté, à la démocratie et au progrès social, et, d'autre part, l'échec du régime arabe officiel, du projet du « Nouveau Moyen Orient » et l'incapacité des alternatives panarabes, islamistes ou gauchistes. Ce qui impose à toutes les forces de gauche la révision de leurs thèses idéologiques et politiques ainsi que de leurs relations et méthodes de travail. Cela exige également une coordination plus efficace dans chaque pays et au niveau du monde arabe. - Les deux partis considèrent que la dynamique enclenchée par ces révolutions et mouvements sociaux sont de nature à créer une situation nouvelle dans le monde arabe par des mutations dans le système des valeurs politique, idéologiques et culturelles. Ce qui imposer aux partis de gauche l'interaction avec cette dynamique et l'exploitation de ses résultats positifs, afin de jouer leur rôle dans cette nouvelle étape et influer sur le cours des événements de sorte à ce qu'ils prennent un tournant positif au profit des masses et réaliser leurs ambitions à la démocratie et au progrès social. - L e droit des peuples à exprimer leurs ambitions et leurs revendications de manière pacifique et civilisée et condamnent à cet égard les massacres atroces perpétrés par le régime libyen contre son peuple, exprimant leur solidarité avec le peuple libyen et leur soutien à son droit à "la libération du despotisme et de la dictature et à édifier un nouveau régime démocrate". - Leur mis en garde contre l'exploitation des acquis réalisés par les peuples tunisien et égyptien par des forces, internes ou étrangères, hostiles aux ambitions des deux peuples. Ils attirent l'attention sur l'éventualité d'un retour des forces impérialistes, avec les USA en tête, pour imposer des orientations qui servent leurs intérêts stratégiques à travers le Liban, par l'exploitation des opportunités que leur offre le système confessionnel et la transformation du combat de libération et de démocratie en une lutte confessionnelle à partir du Liban pour l'étendre, progressivement, à toute la région arabe. - Le PPS a exprimé à cette occasion son soutien à la lutte menée par le parti communiste libanais pour transformer le régime confessionnel en un régime démocrate laïque dans le pays, et qui garantit le droit de citoyenneté et de participation politique à tous les libanais et dans lequel peuvent exercer les partis politiques sur la base de la citoyenneté, en écartant l'appartenance confessionnelle dans la lutte politique et la compétition démocratique. - Le parti communiste libanais a exalté à cet égard "les acquis démocratiques réalisés par le peuple marocain, grâce aux sacrifices de ses forces démocratiques et progressistes", et exprimé sa considération à la contribution du PPS dans la lutte pour réaliser davantage de démocratie et de progrès et pour de nouvelles générations de réformes constitutionnelles, politiques, économiques et sociales. Le PCL affirme qu'il évalue de manière positive la proposition d'autonomie dans les provinces du sud, présentée par le Maroc comme une solution politique à la question du Sahara, en tant que le début sérieux d'un dialogue pour clore définitivement ce dossier qui a des répercussions néfastes sur les peuples marocain et algérien. Le PCL a exprimé, dans ce sens, son soutien à la réouverture des frontières terrestres algéro-marocaines, saluant au passage la décision d'échanges de visites de délégations gouvernementales entre les deux pays. - Le PCL considère que la dynamique que connaît le monde arabe actuellement incite à l'union des peuples et non à davantage de morcellement et de conflits régionaux qui ne servent que les intérêts de puissances étrangères, qui ont planifié le morcellement des pays arabes en petits Etats en conflits, afin de perpétuer leur hégémonie sur la région. - Les deux parties ont, par ailleurs, exprimé leur soutien à la lutte du peuple palestinien pour la libération et l'édification d'un Etat indépendant souverain et à son combat contre la répression israélienne, réitérant leur appui à la volonté des acteurs palestiniens de mettre un terme à leur division en vue de promouvoir l'unité nationale et de faire face à l'ennemi israélien et édifier un pays uni pour tous les Palestiniens, ajoute le communiqué. - Les deux formations politiques ont, de même, réaffirmé leur volonté de développer les relations bilatérales et de promouvoir davantage la coopération dans les domaines politiques, de la pensée et de la formation ainsi que leur coordination lors des rencontres des partis de la gauche, tant au niveau arabe que méditerranéen. Elles ont exprimé leur soutien à toutes les initiatives visant la réunification des forces de la gauche et des positions relatives à des questions posées sur les plans arabe et méditerranéen.