Le Maroc, contrairement à plusieurs autres pays arabes, est pionnier en matière de multipartisme et de réformes socio-économiques engagées dans différents domaines, a affirmé, mercredi à Rabat, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), M. Nabil Benabdellah. Les mouvements de revendications au Maroc ne sont pas le résultat de pressions régionales, mais constituent un épisode d'un processus que le Royaume a connu depuis des années, a indiqué Benabdellah, lors de ces entretiens avec une délégation du Parti communiste libanais (PCL), en visite au Maroc. Les autorités publiques se sont comportées avec cette dynamique d'une manière "pacifique" et "normale", a-t-il dit. Le mouvement du 20 février a exprimé des revendications qui étaient relayées par plusieurs médias et partis politiques depuis des années, a-t-il fait remarquer, soulignant que l'adhésion des jeunes a donné "une nouvelle impulsion à la dynamique de réformes au Maroc". Il faut être à l'écoute de ces revendications, a insisté M. Benabdallah. Dans le même ordre d'idées, M. Benabdallah a indiqué que le Maroc est appelé à mener une nouvelle génération de réformes, particulièrement constitutionnelles et politiques, et à adopter une approche réfléchie vis-à-vis du mouvement des protestations conformément au principe du pluralisme et de l'ouverture prônée par le Royaume. Le SG du PPS a relevé que l'adhésion au processus de réformes doit se faire dans la stabilité et loin d'enchères, d'exploitation politicienne ou d'actes de vandalisme. Dans ce sens, il a souligné que la régionalisation avancée au Maroc "peut constituer un prélude à la mise en oeuvre d'une série de réformes politiques et constitutionnelles". La mise en oeuvre de la régionalisation avancée au Maroc nécessite l'introduction de réformes relatives notamment à la séparation des pouvoirs et au code électoral, a-t-il poursuivi. Concernant l'approche de réformes, M. Benabdallah a évoqué l'appel lancé par le PPS pour l'adoption de plusieurs initiatives vis-à-vis de ses alliés de la Koutla démocratique, de la gauche et au sein de la majorité gouvernementale ainsi que vis-à-vis des autres composantes de l'échiquier politique. Ces initiatives visent à aboutir à un consensus sur l'approche globale de réformes qui intègre les revendications à caractère constitutionnel, politique et socio-économique de nature à préserver les acquis, à pallier aux dysfonctionnements et à ouvrir de nouvelles perspectives, a-t-il précisé. Pour sa part, le secrétaire général du PCL, Khalid Hadada, a relevé qu'"une nouvelle donne" est en train de se constituer sur la scène arabe visant à rompre avec l'état d'immobilisme et à impulser le processus de réformes politiques et économiques, loin de toute intervention américaine ou israélienne. La visite au Maroc de la délégation du parti libanais, qui se poursuivra jusqu'au 7 mars, fait suite à la participation du PPS aux travaux d'une rencontre des partis arabes de la gauche tenue dernièrement à Beyrouth. Le programme de cette visite comporte des entretiens avec plusieurs ministres et responsables marocains et acteurs de la société civile.