Le coronavirus continue de se propager, amplifiant l'inquiétude par la vitesse à laquelle l'information circule dans le monde. C'est un fait. Cependant, dans ce contexte, force est de constater que trop d'informations tue l'information, la vraie, celle qui est appelée à éclairer la lanterne des populations sur ce qui se passe réellement auprès d'elles, autour d'elles et dans les autres contrées de la planète; et jouer par ailleurs un rôle clé dans la recherche des problèmes soulevés et leurs solutions. Cette soif d'information se trouve encore nourrie par les écrans de télévision des chaines d'information en continu qui diffusent presque le même contenu en boucle, avec les mêmes imagesà longueur de journée. Ce spectacle rend ainsi les spectateurs/téléspectateurs impuissants, alimentant davantage leurs inquiétudes, donnant une autre ampleur au facteur peur et déstabilisant leur santé psychique et physique. Résultat des courses: ces téléspectateurs angoissés et traumatisés finissent par être la meilleure cible de la désinformation. En fait, ils fuient l'abondance d'informations, qui leur serait inutile et nuisible, et tombent sans «immunité informationnelle»et sans armes de décryptage sur le terrain de la désinformation. Bien désinformés, certains deviennent, sans se rendre compte, des désinformateurs zélés. Ils relaient l'information naïvement en prenant le soin de mieux l'emballer et de lui donner un ton émotif qui la servirait mieux sur l'axe du sensationnel. Et le côté un peu voyeur de l'être humain et sonbesoin de connaîtreles dangers potentiels qui guetteraient son environnement rendent le terrain fertile à cette désinformation. Dans ce sillage, la propagation de ce virus de la désinformation s'est faite rapidement à tel point que les mises en garde des autorités compétentes n'ont pas eu l'effet escompté. De même, les lois mises en place ont été violées dès les premiers jours du confinement établi dans le pays. D'ailleurs, plusieurs arrestations ont été faites par les services de sécurité, en étroite coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Dans le lot, certaines personnes sont soupçonnées d'avoir diffusé de fausses informations sur des cas présumés d'infection au nouveau coronavirus, d'autres ont été à l'origine des comportements aberrants qui ont failli provoquer des pénuries et des paniques au sein de la population et bien d'autres encore ont été interpellées pour la propagation sur les réseaux sociaux des rumeurs mensongères. Ce qui donne l'impression que les précautions recommandées par les pouvoirs publics ont tendance à être moins suivies, alors que paradoxalement, l'épidémie, elle, suit son cours et continue à faire des victimes.Sachant que ces autorités ne cessent de rassurer quant à la maitrise de la situation pour rester optimiste. D'ailleurs, l'optimisme n'est pas naïf et ne s'oppose pas à la réalité d'un monde secoué par la crise pandémique. Mais, cet optimisme alimente en énergie positive qui permet de déclencher des actions pertinentes. Et c'est la seule voie pour combattre et vaincre le mal.