Ouverture du 16e congrès national des droits de l'enfant DNES à Marrakech : Danielle Engolo Pendant quatre jours, l'enfant est à l'honneur à Marrakech, dans le cadre de la 16e édition du Congrès national des droits de l'enfant,qui se tient du 20 au 23 novembre, sous le thème «l'enfant, une priorité». Le coup d'envoi de cet évènement, qui consacre égalementles trente ans de la Convention internationale des droits de l'Enfant (CIDE) adoptée le 20 novembre 1989 et lesvingt ans du Parlement de l'enfant marocain, a été donné mercredi dernier, par l'Observatoire national des droits de l'Enfant (ONDE). Ils étaient nombreux ce mercredi matin à se diriger vers le Palmeraie Palace, certains accompagnés de leurs parents ; d'autres de leurs enseignants, pour prendre part au coup d'envoi de la 16e édition du Congrès national des droits de l'enfant. Un rendez-vous qui fait certes la part-belle aux enfants, mais qui démontre surtout qu'en dépit des réformes, conventions et textes de loi adoptés au cours des dernières années, la promotion des droits de l'enfant a encore du chemin à faire. Trente ans après l'adoption de la CIDE, l'enfant n'est pas toujours une priorité de la société. Ses droits sont constamment bafoués et ses besoins bien souvent négligés. C'est d'ailleurs, pour montrer l'urgence de passer à l'action en matière de promotion des droits de l'enfant, que cette édition a été placée sous le thème « l'enfant, une priorité ». Dans ce sens, Lamia Bazir, directrice exécutive de l'ONDE, a estimé que ce rendez-vous se veut l'occasion pour le Maroc de faire une auto-évaluation, sachantqu'il a d'ailleurs été l'un des premiers signataires de la CIDE ratifiée par 181 pays. «Cette célébration permet de redonner confiance au Maroc pour ce qu'il a accompli, mais aussi d'évaluer les goulots d'étranglement et les défis à aborder pour la suite», a-t-elle souligné. «Cette édition est exceptionnelle, car elle consacre un moment de mobilisation à différents niveaux», a-t-elle confié dans une déclaration à Al Bayane. Pour elle, «cette édition met les enfants à l'honneur et leur donne la parole à travers l'institution du parlement pour garantir que leurs besoins, espoirs et aspirations sont au cœur des sphères de décisions au niveau du gouvernement, du secteur public, de la société civile…». Elle permet en outre «d'ériger les enfants en priorité nationale, mais aussi de suivre les chantiers structurants en matière d'enfance avec plus de confiance et d'efficacité». Dans son allocution à l'occasion de l'ouverture de l'évènement, Omar Hilale, président du Conseil exécutif de l'UNICEF, a salué pour sa part les 20 ans du Parlement de l'enfant marocain. Un espace qui leur permet depuis 20 ans de faire entendre leurs voix. «Le parlement de l'enfant marocain est un exemple édifiant de la politique marocaine en matière de promotion de l'enfance», a-t-il indiqué. Depuis 1999, ce sont 395 enfants élus des différentes régions du royaume qui ont formé cette institution», a-t-il souligné, tout en ajoutant que «le parlement des enfants est un lieu d'apprentissage de vie où les jeunes apprennentà écouter l'autre et comprendre sa différence». Il est à noter que le congrès se déclinera en quatrearticulations. Au cours des deux premiers jours, il mettra en avant les enfants marocains ayant brillé par leurs actions et braquera les projecteurs sur les actions accomplies par le parlement de l'enfant. La 3e journée sera essentiellement institutionnelle et sera marquée par la présentationdu bilan des trente ans de la CIDE et les nouvelles perspectives, en présence du chef du gouvernement, du président de la chambre des représentants, du haut-commissaire au Plan, du président du Conseil économique social et environnemental (CESE). De même, seront également présentés les résultats de l'analyse de la situation des enfants du Maroc menée par l'ONDE, l'UNICEF et l'Organisation nationale des droits de l'Homme (ONDH).La cérémonie de clôture sera présidée samedi par Sa majesté la Princesse Lalla Meryem qui présentera par la même occasion la nouvelle feuille de route en matière de promotion des droits de l'enfant marocain à l'horizon 2030. *** Les enfants vedettes…salués à Marrakech Ils étaient très attendus ce mercredi à la séance d'ouverture de la 16e édition du Congrès national des droits de l'enfant. Meryem Amjoun, vainqueur du Défi de la lecture arabe 2018 ;Fatima-Zahra Akhiar, finaliste du Défi de la lecture arabe en octobre dernier; Inès Bouzidi Tiali, championne d'Afrique des Olympiades de mathématiques; Mehdi Malakane, jeune vlogueur non-voyant; Omar Archane, chef cuisinier de 11 ans et en situation de handicap; ou encore Hamza Labied, vainqueur de The Voice Kids… tous ont été mis à l'honneur, pour leurs exploits, à l'occasion de cet évènement qui consacre les droits de l'enfant. C'est avec énormément d'enthousiasme et de ferveur que chacune des vedettes est revenu sur ses réalisations et ambitions. Des parcours de vie qui ont permis de démontrer l'importance du rôle joué par les parents, mais également de l'éducation dans l'épanouissement des enfants. L'occasion également d'inspirer plusieurs enfants et certains parents présents dans la salle. Hamza Labied, dont le parcours dans The Voice Kids, avait été largement suivi au Maroc, a été fortement applaudi par l'audience constituée en majorité des enfants. Après être revenu sur son palmarès dans la compétition musicale, qui l'a sacré récemment vainqueur, le jeune prodige a honoré son public avec sa splendide voix par des chants tirés du répertoire musical marocain et arabe. L'occasion de faire vibrer la salle toute entière et surtout de commémorer les trente ans de la CIDE dans une ambiance très festive. De son côté, le petit chef cuisinier, Omar Archane, a profité de cette occasion en or pour faire la promotion de ses plats et partager sa passion pour la cuisine. «Je suis épanoui dans la cuisine. Cela me permet d'utiliser mes muscles qui sont faibles», a confié ce jeune de 11 ans, qui souffre d'un handicap moteur et qui a décroché récemment le Prix de la personnalité web de l'année lors de la 10e édition des Maroc Web Awards (MWA). Très connu par sa page facebook, chef Omar, qui enregistre 75000 abonnés, le jeune cuistot n'a pas également manqué de partager ses meilleures recettes avec son public et émis le vœu de créer dans le futur un grand restaurant. Pour sa part, Mehdi Malakane, vloggueur non-voyant, a partagé sa passion pour les médias, le théâtre, le cinéma, le développement, la programmation, la technologie… depuis son enfance. Parlant parfaitement arabe, anglais et français, le jeune Youtubeur a été récemment finaliste de Talent project animateur sur Hit-radio. A à peine 18 ans, il est également audio-producteur et comédien voix-off (accrédité par l'Académie internationale des arts médias et créativité). Championne africaine de mathématiques, Inès Bouzidi Tiani, en reine des maths, est revenue sur son parcours pendant la compétition des Olympiades africaines de mathématiques où elle a décroché cette année une médaille d'or. «La compétition consistait en six problèmes qu'il fallait résoudre. Il s'agissait des sujets d'arithmétique, algèbre, combinatoire et géométrie», a-t-elle déclaré. Et de confier : «J'ai toujours aimé penser aux problèmes et chercher à y apporter des solutions. Cela m'a toujours amusée». Après une médaille en or au niveau continental, la jeune fille de Meknès vise désormais le niveau mondial où elle veut être également sacrée pour sa passion pour les maths. Meryem Amjoun, vainqueur du défi de lecture en 2018 et Fatima-Zahra Akhiar, qui a participé récemment à la finale de cette compétition, mais n'a malheureusement pas décroché le titre, sont revenues sur leur passion pour la lecture. Elles ont saisi l'occasion de ce congrès pour partager des conseils pour pousser les jeunes à lire davantage et se cultiver.