S'il y a une affaire où la langue de bois est hors de question, c'est bel et bien celle de la cause nationale. Depuis plus de quatre décennies, les composantes du pays, toutes franges réunies, se sont donné corps et âmes pour recouvrer leur intégrité territoriale. L'unicité nationale autour de cette question est loyale, authentique et sans équivoque. En fait, pour des prétextes jugés sécuritaires, souvent erronés, le dossier était longuement mis dans les tiroirs d'une minorité de décideurs, en connivence avec les notabilités tribales de la région, adulées dans les largesses de la rente. On conviendra que l'actuel enjeu en place revêt une dimension beaucoup plus géopolitique et quasi alambiquée qu'une simple équation maroco-algérienne. En effet, la ceinture régionale qui regroupe nombre d'entités ethniques est sous les laves de l'éclatement, en raison des accrocs perpétuels, des infiltrations extrémistes et des intrusions des malfrats de la drogue et des armes. Il est bien vrai que notre pays, avait, depuis des lustres, incrusté les jalons d'un Etat structuré où les Institutions prennent notoirement forme, à la différence de ses voisins riverains qui sont toujours en proie de l'instabilité politique et du déchirement clanique. Dans ce contexte mitigé, la gente militariste algéroise est prise en otage de ses propres calculs hégémoniques, avec l'affaissement du régime libyen et la turbulence aqmie dans la région, outre les séquestrés de Tindouf dont elle endosse les discrédits des calvaires endurés. Néanmoins, si actuellement notre pays cumule des avancées sensibles dans le front intérieur, par le truchement de ces acquis institutionnel et développemental, confortés par une approche sage et crédible au sein de la communauté internationale, il va également sans dire que ce conflit monté de toutes pièces, demeure encore sujet à des vigilances de plus en plus accrues. Il convient de reconnaître aussi que l'hermétisme et l'opacité auxquels a été soumise l'affaire du Sahara avait négativement influé sur le cours du processus de traitement, sans parler des démarches souvent fâcheuses, entreprises, en cours de chemin. En outre, il s'avère que la solution qui peut sembler appréhensive à ce propos n'émanera pas uniquement des résolutions onusiennes dont les vicissitudes paraissent absconses. Mais, certainement, des rapports d'inter-réaction dans la région, notamment le Maroc dont le souffle de démocratisation impulse fortement à l'échelon régional et dont le post-régime algérien se serait, sans doute inspiré. Les nouveaux sursauts de conscience, susceptibles de desserrer l'étau de l'errance militariste, au regard des aspirations soutenues d'un peuple atrocement mis dans les gouffres de l'oppression et du dénuement, en sont des prémices salutaires. L'avenir du Maghreb et de l'africanité n'en sortira que grandi…