Le Conseil de la ville de Casablanca réunit depuis le début de cette semaine ses commissions permanentes en vue d'examiner et de valider les points proposés à l'ordre du jour de la session ordinaire du mois d'octobre, conformément à la loi organique N° 113-14 relative aux communes, et au règlement intérieur de la mairie. Une lecture dans les points proposés aux commissions compétentes afin de les approuver avant de les soumettre au conseil laisse entendre que la mairie de Casablanca est en passe de devenir une coquille vide après avoir cédé tous les secteurs d'activité liés, de surcroit à la proximité, à des sociétés de développement local (SDL), qui échappent au contrôle et au suivi des élus, juste après leur mise en place. Bien plus, les nominations aux postes des directeurs généraux de ces SDL ne sont pas soumises au conseil qui a pourtant créé ces entités et ne cadrent d'ailleurs pas avec l'article 92 de la Constitution, alors qu'il s'agit bien de «hautes fonctions». Sur quels critères se base la nomination des directeurs de ces SDL qui perçoivent des salaires exorbitants ? C'est l'interrogation qui est soulevée lors de chaque session du conseil de la ville, martèle, non sans indignation, une source de la mairie, précisant que cette session du mois d'octobre sera encore marquée par la cession de presque tout ce qui reste des compétences de la Commune. Ainsi, en plus de l'examen et l'approbation du projet de budget pour l'exercice 2019, les élus de la villeseront appelés notamment à valider les contrats de la gestion déléguée du secteur du ramassage des ordures ménagères et à approuver les documents de création de deux sociétés de développement local (SDL), qui seront chargées respectivement de l'environnement et des marchés et des abattoirs de la ville. Ces deux SDL s'ajouteront ainsi à celles déjà mises en place, à savoir «Casablanca Aménagement», «Casablanca Events et animation», «Casablanca prestations», «Casa transports». C'est dire que la mairie de Casablanca bouclera la boucle lors de cette session du mois d'octobre par la création de deux nouvelles SDL et le rattachement d'un secteur culturel et artistique à la SDL Casablanca Events et Animation. Il s'agit en fait de l'Ecole supérieure des beaux arts de Casablanca qui sera dépendante et gérée par cette SDL, dont le capital est détenu par le Conseil de la Région de Casablanca-Settat (50%), la Commune de Casablanca (43%) et le Conseil Préfectoral de Casablanca (7%). Par la cession de ce bijoux culturel et artistique, ayant formé des artistes et des designers depuis le début des années soixante, le conseil de la ville de Casablanca, conduit par le parti de justice et de développement (PJD), laisse entendre que la Lampe et l'art ne font pas bon ménage. Cependant, la même source affirme que le maire en personne et des membres du bureau seraient opposés à la cession de cette école. Le point en question serait proposé par des parties qui voulaient l'instrumentaliser après son approbation contre la majorité pour dire que «le PJD tue l'art à Casablanca». La même source ajoute que ce point de la discorde n'a aucune chance d'être validé par la commission compétente qui se réunira ce vendredi. Il faut dire que la cession de la gestion des secteurs liés à la proximité est une forme de démission des élus, qui deviendront de simples «figurants». Ils sont élus par des citoyens qui leur ont donné un «permis de gouverner» durant un mandat et leur rendre des comptes à la fin de ce mandat pour être reconduits ou sanctionnés par les urnes. C'est le sens de la représentation démocratique.