Le Conseil de la ville de Casablanca a tenu jeudi la troisième séance de la session du mois d'octobre, consacrée notamment à l'examen et l'approbation du projet de budget pour l'année 2012. La session s'est tenue sans que le quorum ne soit atteint, car il s'agit de la troisième séance. Le maire a recouru à cette formule puisqu'il n'avait pas réussi à rassembler le quorum nécessaire pour la tenue de cette session depuis le mois d'octobre de l'année passée. Et en plus de cette manœuvre, il a fallu signer une charte, non pas de bonne gouvernance de la mairie mais de concession en accordant des pouvoirs de signature à chaque groupe dans le Conseil. Il s'agit d'un partage de privilèges. Après la signature de cette charte mercredi au complexe Al Amal, des élus, qui dénonçaient auparavant la gestion frauduleuse du maire, se sont alignés sur la majorité pour valider les points inscrits à l'ordre du jour sans qu'ils ne soient débattus au sein des commissions compétentes comme le stipulent les dispositions de la charte communale. La séance, qui s'est ouverte vers 9 heures 30 minutes le jeudi, a été levée vers treize heures pour une reprise des travaux en début d'après-midi. La séance du matin a été marquée par des interventions dans le cadre des «points d'ordre». Mais, les intervenants laissaient entendre que la session se déroulerait comme prévue et les points inscrits à l'ordre du jour seraient approuvés. Avant la tenue de ladite session, le wali du Grand Casablanca avait tenu des rencontres avec les différents groupes du Conseil en vue de trouver une issue pour dépasser la situation de blocage dans laquelle plonge la ville depuis le début de l'année 2010. Tout le monde est d'accord pour trouver une issue au blocage et valider les projets structurants lancés dans la métropole, mais dans le cadre du respect des lois en vigueur et de reddition des comptes, font remarquer des observateurs des la gestion de la chose locale dans la plus grande ville du royaume. Depuis plus d'une année, le maire signe des marchés engageant l'avenir de la ville sans l'aval du conseil. La Cour des comptes a épinglé sa gestion hasardeuse dans les derniers rapports rendus publics. Des dysfonctionnements en cascade émaillent la gestion de la ville. Mais, jusqu'à présent les autorités de tutelle observent passivement un silence qui interpelle à plus d'un titre. Et au bout du compte c'est la politique de proximité qui est mise à mal.