C'est un constat. Le train de la gouvernance locale déraille à Casablanca. Au niveau du Conseil de la ville, la situation va de mal en pis depuis le début de cette année. Un blocage total. La majorité du président s'est complètement effritée. La session du mois de février, consacrée notamment à l'examen et l'approbation du compte administratif, n'a pas pu être ouverte après quatre réunions marathoniennes, ponctuées par des violations flagrantes des dispositions de la charte communale. La session ordinaire au titre du mois d'avril n'a pas encore entamé ses travaux alors qu'on est dans la deuxième quinzaine du mois de mai. La deuxième séance de cette session d'avril est prévue ce jeudi. Mais, tout porte à croire qu'elle ne sera pas ouverte ou du moins les points inscrits à l'ordre du jour ne seront pas abordés. C'est ce qui ressort des réunions tenues ces derniers jours entre le wali du Grand Casablanca, Mohamed Halab et les groupes d'élus des différentes formations politiques représentées à la Commune urbaine. Le groupe du parti de justice et de développement (PJD 30 élus) exige un «remaniement» au sein du bureau. Les groupes du parti de l'Istiqlal (PI 19 membres) et du Mouvement populaire (MP 14 élus), demandent la démission du maire comme condition sine qua none pour trouver une issue à ce blocage. Les élus du parti du rassemblement national des indépendants (RNI 19 élus) ont déposé leur démission collective en guise de protestation contre les dysfonctionnements qui émaillent le déroulement des séances du Conseil et la gestion de la Commune. En plus de ces groupes, des élus indépendants et les deux représentants de l'USFP ne cachent pas leur colère à propos de la gestion du maire. C'est dire que la quasi-totalité des élus s'opposent à la politique mise en place par le bureau en place. Aujourd'hui, d'aucuns soulignent que la seule et unique issue à cette situation de blocage est la démission du maire. Ce constat hallucinant est le même à l'échelle de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Casablanca (CCISC). Des vice-présidents ainsi que le secrétaire du bureau viennent de déposer leur démission de leurs fonctions. C'est dire qu'aucune décision ne pourrait être prise et aucun rapport ne pourrait être rédigé au nom du Conseil ou du bureau de la CCISC. Du coup, toutes les affaires de cet établissement demeureront bloquées. Jusqu'à quand ? Telle est la question que se posent nombre d'observateurs de la capitale économique du pays.