«Je ne peux plus… ». Ce sont les termes prononcés péniblement par le président du Conseil de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid, avant de lever, mercredi vers 23 heures, dans la précipitation et en violation flagrante des dispositions de la charte communale, la quatrième séance de la session ordinaire au titre du mois de février. La séance devait démarrer à 15 heures. Mais, elle a été levée sans qu'aucun point inscrit à l'ordre du jour n'ait été débattu. Pourquoi ? Film des évènements : La première violation de la loi est que le maire a ouvert la séance avant de s'assurer que le quorum était atteint. Il n'y avait que 54 élus dans la salle alors que le quorum exige la présence de 75 sur les 147 membres qui composent le Conseil. Cette violation de la loi a suscité la colère de l'opposition et des élus de la majorité qui ont énergiquement interpellé le maire, lors des interventions dans le cadre des «points d'ordre». Au moment où le maire tentait de trouver une issue à cette impasse, les élus découvrirent qu'il les a convoqués à cette session avant que le ministère de l'Intérieur ne lui accorde l'autorisation de prolongation. Le maire a adressé les convocations aux élus le 21 avril alors que le ministère de tutelle n'a répondu à la demande de prolongation de la session que le 22 avril. En plus, le maire devait saisir le ministère le 19 avril, jour de la suspension de la précédente réunion de cette session, et non pas le 21 avril, deux jours plus tard. C'était la goutte qui a fait déborder le vase. Ce qui a contraint le maire à quitter la salle et tenir une réunion dans son bureau avec quelques éléments de sa majorité dans un ultime effort, en vue de trouver une issue à ce blocage, provoqué essentiellement par la violation des dispositions de la charte communale. Cela dura environ quatre heures. En vain. Vers 23 heures, le maire rejoint la salle et lève la session sans l'aval du conseil. Une énième violation de la charte communale. Selon des sources concordantes, les différentes composantes du conseil pourraient demander une session extraordinaire en vue de reconfigurer le bureau de la Commune pour s'en sortir. D'autres sources affirment que les autorités de tutelle pourraient recourir à l'application de l'article 25 de la charte communale, qui leur permet de gérer les affaires de la ville dans un délai n'excédant pas les trois mois. Une chose est sûre. L'actuelle configuration du bureau n'a plus aucune légitimité. A souligner que les élus du RNI qui avaient démissionné lors de la précédente session étaient présents. Leur présence, indique un communiqué rendu public par leur groupe, était dans l'objectif de faire passer les points concernant les projets lancés dans la ville et préserver leur alliance avec l'UC. Mais, ils étaient contraints de quitter la salle peu avant la levée de la session en raison de la situation du blocage, précise le communiqué. Encadré Huis clos Pour la première fois dans les annales de la gestion de la chose locale à Casablanca, la presse a été privée d'assister et de couvrir les travaux de la session ordinaire de la Commune de Casablanca. La décision de tenir la session à huis clos aurait été décidée suite à la demande du maire qui avait imputé la responsabilité de blocage à l'opposition et certaines personnes qui accédaient à la salle en vue d'entraver les travaux de la réunion. Mais où est le crime de la presse ? C'est la question qui a été soulevée mercredi par plusieurs journalistes qui ont été privés d'accéder au siège de la wilaya.