La Cour de cassation a confirmé, mercredi 19 septembre, la décision de la Cour d'appel et du Tribunal de première instance, entérinant la liquidation judiciaire de la Samir tout en autorisant la reprise des activités d'exploitation. «Il faut dire qu'aujourd'hui, après l'épuisement de toutes les voies de recours judicaires, la balle se trouve actuellement dans le camp du gouvernement qui doit faire preuve d'engagement et d'audace pour faire aboutir ce dossier», estime Houcine El Yamani, coordinateur du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole. Cela veut dire que «la solution ne pourrait être que politique et l'Etat doit prendre une décision claire en précisant ses intentions tout en assumant ses responsabilités», souligne-t-il au journal Al Bayane. Pour notre interlocuteur, «il va sans dire que la part de responsabilité de l'Etat est incontestablement déterminante et ce depuis le lancement du processus de privatisation». En termes plus clairs, le manque de vision des gouvernements qui se sont succédés, l'absence de mécanismes de contrôle et de surveillance et un management défaillant ont plongé l'entreprise dans le chaos. Le Front national envisage dans ce cadre d'user de tous les moyens légaux afin de revendiquer la réparation de préjudice subi par le pays, les salariés et les consommateurs confie-t-il. Abondant dans le même ordre d'idées, le syndicaliste de Samir tout en appelant à la reprise immédiate de l'activité de raffinage invite les décideurs à interagir positivement avec ce dossier en entreprenant des mesures permettant d'aplatir tous les obstacles afin de faciliter la reprise de la société. D'ailleurs, «il en va de la sécurité énergique du pays», martèle-t-il. Pour Houcine El Yamani, la solution de ce dossier ne pourrait avoir lieu en dehors de cinq options qui sont réalistes et applicables, insiste-t-il. Outre une gérance libre conformément à l'article 152 du Code des obligations et des contrats ou la cession à des tiers, le Front national plaide pour l'instauration d'un modèle de gestion mixte ou encore la conversion des créances en investissement. Selon certains analystes, la reprise des activités du raffinage va contribuer certainement à la régulation du secteur et mettre un terme à la hausse des prix à la pompe. Les chiffres dévoilés, il y a quelques mois, montrent que les opérateurs des hydrocarbures ont réalisés des «profits immoraux» avoisinant les 17 milliards de DH et ce depuis la libéralisation du secteur.