Quand on prétend être défenseur des vertus de la démocratie sur l'essor pluriel du pays, on ne saurait contester à autrui ce qu'on admet à soi, même si l'autre possède toutes les fortunes du monde. Le pouvoir politique à la «trumpienne» qu'un certain businessman tente résolument de monter de toutes pièces dans la gestion des affaires publiques en direction des populations marocaines, fait perdre à son auteur tout sens de la mesure. «L'argent ne fait pas le bonheur!», avait-on toujours l'habitude de dire, depuis des générations. En politique, cette citation a encore plus d'effet, puisqu'elle rend myope et renégat le bonnet du pognon, subitement poussé dans l'univers de la «partisannerie», pour une mission similaire à celle de ses prédécesseurs, depuis précisément 1977. Bien avant cette date annonciatrice d'un nouvel d'ordre de la vie politique nationale, démesurément orienté vers la préfabrication des créatures partisanes, sur fond de la notabilité, le mouvement national traditionnel s'était déjà bien investi dans les combats pour l'indépendance de la nation et l'instauration des fondements de l'Etat moderne. Pendant ce temps, le monde des affaires, profitant des marges de libertés que font procurer ces luttes acharnées à l'oligarchie marocaine, s'enrichit à bâtons rompus, dans l'aubaine de la rente illicite, pour la plupart. Une minorité de barons dans les gros secteurs de l'économie nationale prend forme dans le giron du régime néo libéral et s'intensifie dans l'impunité et la dérobade fiscale. En contrepartie, elle n'hésite guère à répondre volontiers dès que l» Makhzen lui fait appel pour se charger d'une tâche précise dans le champ politique marocain quoiqu'elle en ignore l'abécédaire! L'histoire de toute cette manipulation du champ politique national n'est plus un secret pour personne. Tout le monde sait pertinemment, aussi bien dans les rouages intellectuels et éclectiques ou encore au sein des milieux moins avertis, que le système opaque de l'Intérieur avait, vers la fin des années 70, pulvérisé la vie partisane en jetant dans le bain électoral des «guignols», soutenus par ses agents de l'Autorité, partout sur le territoire du royaume. Qui ose donc occulter ce parcours politique national, profondément affecté par la balkanisation? Difficile à le faire quand cela s'est déroulé au grand jour, sans scrupule ni honte ? Personne, sauf un descendant de la horde des «indépendants» qui se paie actuellement le luxe, dans ses multiples discours, de renier toute cette histoire édifiée par le sang et la sueur des bâtisseurs authentiques du Maroc d'aujourd'hui. Le «libérateur» des temps modernes enfonce encore plus le clou en crucifiant des partis historiques, en leur faisant endosser, sans vergogne, tous les malheurs du pays, tout en prétendant détenir toutes les clés de la délivrance, notamment les problématiques de l'enseignement, la santé et l'emploi. Les dérives hallucinantes de ses prophéties s'en vont même jusqu'à tirer un trait sur tout ce qui a été construit par les forces vives, de concert avec la monarchie, des décennies durant ! A suivre ces propos miraculeux, on a l'impression que l'histoire du pays va commencer au terme de l'actuel mandat et que tout ce qui s'est déjà passé n'est que coup d'épée dans l'eau. On est alors face à un symptôme de pathologie extrême dont le nouveau système des pouvoirs jumelés de la politique et de la finance est responsable. Ce qui représente un danger manifeste tant pour le peuple que pour le régime lui-même, car les caprices de la fortune font perdre la raison!