Les dernières précipitations restent insuffisantes pour rattraper les retards accumulées de la saison agricole. Le cycle des semis sera raccourci de près d'un mois, selon les agriculteurs alors que les cultures semées entre novembre et début décembre vont devoir lever entre fin décembre et début janvier. Néanmoins, malgré ce retard, le maintien du froid pendant quelques jours encore serait très favorable pour garantir une bonne végétation et une levée des épis en cette période. Les dernières précipitations même si elles sont tardives auront quand même un effet sur la suite de la campagne agricole. Les quantités enregistrées ces deux derniers jours (entre 30 et 50 mm) de Tanger à Safi sont jugées faibles. Le cumul sur deux mois (novembre/décembre) qui se situe autour de 50mm est insuffisant pour garantir une bonne croissance des cultures et un bon rendement. Abbes Tanji, chercheur agronome estime aussi que le déficit en eau a été ressenti même dans les périmètres irrigués. Le déficit des stocks des barrages aurait même causé des perturbations, des coupures d'eau et des restrictions d'irrigation durant le début de la campagne dans certaines régions. Toutefois, souligne Tanji, même insuffisantes, ces dernières pluies si elles sont suivies de basse température vont profiter à la campagne agricole et l'humidité va être stockée dans le sol au profit des semences déjà placées. On parle aujourd'hui de 80%de superficies emblavées depuis novembre. Ce qui reste (20% ) va être totalement semi d'ici début janvier. Notre interlocuteur regrette l'absence de rotation dans les cultures et le poids de la monoculture notamment des céréales dans les pratiques agricoles. On a encore du mal à convaincre les fellahs à opter pour d'autres cultures, notamment les légumineuses et les fourragères, faute d'encadrement... Ceci-dit, il faut espérer beaucoup de pluies dans les jours qui viennent pour stimuler la germination des semences. La saison est encore très longue (la maturation est prévue en mai) pour pouvoir se prononcer sur les prévisions de production céréalière cette année.