La campagne agricole 2011/2012 s'annonce bien, avec une pluviométrie généralisée et bien répartie durant les mois d'octobre et novembre surtout, que le Maroc a pu s'assurer une bonne installation des cultures d'automne. Il est vrai que, comparées à l'année précédente, les précipitations restent en retrait à hauteur de 26%, toutefois, d'après Mohamed Belouchi, responsable de la communication à la Météorologie nationale : « Le taux de pluies enregistré reste au-dessus de la normale, on peut dire que les conditions agricoles de cette année sont positives ». Si l'on se base sur un communiqué du département de l'Agriculture au 7 décembre, «le cumul pluviométrique a atteint 137 mm, en hausse de 30% par rapport à une année normale (105 mm) mais en baisse en comparaison avec la campagne 2010/2011 qui avait enregistré 186 mm à la même date de la saison précédente ». Ceci dit, tout reste dans la norme. En effet, le bilan est positif jusqu'à présent. Pour Abbes Tanji, chercheur et consultant agronome «A en exclure la betterave, toutes les cultures d'automne ont été installées dans de bonnes conditions. Qu'il s'agisse de la culture légumineuse, ou fourragère, cette année nous avons un démarrage normal au bon moment». Le tout, ne se serait sans doute pas réalisé sans le grand taux de précipitations qu'a connu le Maroc durant le mois de novembre. Le mois de novembre, à lui seul, a enregistré une pluviométrie de pas moins de 150mm, quant à décembre, mises à part quelques faibles précipitations, on ne peut le qualifier que de « sec ». Une sécheresse qui, d'après Tanji, ne représente pas la moindre menace pour le rendement de la campagne agricole. «Il y a bien évidemment un déficit de pluie pour le mois de décembre mais le froid que connaît ce mois reste très avantageux pour l'agriculture, il permet une croissance lente ainsi qu'une parfaite concentration de l'humidité dans le sol», précise-t-il Pas de panique donc, jusqu'à aujourd'hui, on ne peut pas parler de sécheresse ni tirer de sonnette d'alarme à ce sujet. Chiffres à l'appui, nos barrages ont atteint un taux de remplissage à usage agricole à 69% contre 75%, il y a une année, alors que la réserve hydrique globale est de l'ordre de 9,14 milliards de m3 contre 9,97 milliards lors de la campagne d'avant. Quant aux labours, ils ont porté sur pas moins de 4 millions d'hectares dont 3 millions ont été ensemencés. Soit, une amélioration de 28% comparativement avec les deux dernières campagnes. Par ailleurs, le communiqué du département de l'Agriculture a mis le point sur une éventuelle amélioration de la demande exprimée en termes d'intrants. D'après ce communiqué, les ventes de semences sélectionnées ont atteint le million de quintaux à la fin de la dernière semaine alors que celles des engrais de fond se sont établies à 250.000 quintaux. A ce sujet, Abbes Tanji ne manque pas de mentionner l'importance de revoir les prix des intrants jugés «élevés». D'après lui, « il faut revoir les prix des intrants et encourager la production ainsi que la recherche agricole. La formation des ouvriers s'impose, la main d'œuvre se fait de plus en plus rare et non professionnelle, chose qui risque d'avoir un grand impact sur notre production». Ceci dit, que ce soit pour la culture des céréales, du sucre, en légumineuses ou en oléagineuses, les agriculteurs misent gros sur le prochain gouvernement pour établir un vrai programme afin d'arriver à l'autosuffisance agricole au Maroc. Toujours selon la même source, «nous avons tout pour nous assurer une autosuffisance, ce qui manque, c'est la volonté politique et un vrai accompagnement de l'agriculteur». A bon entendeur.