Le Maroc célèbre, jeudi, à l'instar des autres pays, la Journée mondiale du lymphome (15 septembre), qui constitue une occasion pour faire connaître cette maladie méconnue, mais de plus en plus répandue et qui touche environ 15 nouveaux cas par 100.000 habitants par an, à l'échelle internationale. Appelé aussi cancer des ganglions, le lymphome, qui est le plus souvent détecté fortuitement, est actuellement le 5ème cancer le plus fréquent, et le 1er cancer chez les adolescents et les jeunes adultes, dont les causes demeurent inconnues, a indiqué le Docteur Laila Laalou, dans un entretien à la MAP. « Les évènements oncogéniques sont le plus souvent inconnus », a-t-elle relevé, notant que certains facteurs peuvent contribuer à la transformation maligne de la maladie, notamment un déficit immunitaire congénital ou acquis (infection VIH, greffe d'organe, maladie auto-immune…), des agents infectieux bactériens (Helicobacter pylori) ou surtout viraux (EBV, VIH, HTLV1, HVC, HHV8, des agents toxiques environnementaux (pesticides, produits industriels,…) ou des facteurs génétiques (risque familial). Cette maladie du système lymphatique, élément clé du système immunitaire, est différente des cancers d'organes car elle peut se développer dans l'ensemble du système, a expliqué la cancérologue, exerçant à Rabat, relevant que le terme de lymphome de signe essentiellement les entités anatomo-cliniques de développement extra-médullaire, de présentation tumorale, excluant d'une part les leucémies lymphoïdes aigueset chroniques et d'autre part les proliférations plasmocytaires ou myélomes. « On y distingue la maladie de Hodgkin (M de H), lymphopathie B particulière par sa présentation et son pronostic, et les Lymphomes Malins non Hodgkiniens (LMNH) B ou T », a-t-elle souligné, faisant savoir qu' »on ignore si ces facteurs favorisants rendent compte de l'augmentation d'incidence de ces affections, puisque le lymphome touche environ 15 nouveaux cas par 100.000 habitants par an, à l'échelle mondiale, avec une légère prédominance masculine, une augmentation de fréquence avec l'âge pour les LMNH, et deux pics de fréquence, 20-40 ans puis au-delà de 60 ans, pour la M de H. S'agissant des symptômes de cette maladie, Dr. Laalou a indiqué que le plus souvent, ses manifestations sont communes à des maladies courantes et bénignes (gonflement des ganglions, symptômes grippaux, démangeaisons, fatigue et douleurs, entre autres, ajoutant que d'autres signes peuvent aussi être évocateurs d'un lymphome comme les sueurs nocturnes abondantes, les démangeaisons permanentes mais également une perte de poids, une fièvre inexpliquée, de la fatigue, des malaises ou encore des douleurs localisées. Elle a, de même, mis en avant la nécessité d'un diagnostic précoce et précis, notant que la prise en charge des lymphomes offrent aujourd'hui aux patients de réels espoirs de rémission durable ou même de guérison, appelant par la même ses confrères à contribuer à mieux faire connaître cette maladie et à soutenir les personnes touchées par le lymphome ainsi que leurs proches. « Le dépistage précoce évitera aux malades des dépenses contraignantes tant pour le système de santé que pour leurs bourses », a précisé la spécialiste, tout en plaidant pour l'amélioration de la prise en charge médicale et un meilleur accès aux soins et aux médicaments, ainsi que l'allègement des procédures administratives au profit des patients. Par ailleurs, Dr. Laalou a précisé que les hémopathies lymphoïdes sont des proliférations malignes développées à partir de précurseurs cellulaires présents dans les organes lymphoïdes primaires (lymphoblastes B ou T d'origine médullaire ou thymique), ou de précurseurs plus matures essentiellement extra-médullaires, présents dans les organes lymphoïdes secondaires (lymphocytes B aboutissant aux plasmocytes, et T). Initiée pour la première fois par « Lymphoma Coalition », une ONG mondiale rassemblant des patients atteints de ce cancer, la journée mondiale des lymphomes a pour objectif de faire connaître cette pathologie auprès du grand public et de sensibiliser la population au danger de ce mal silencieux qui induit un risque de mortalité trop élevé en l'absence d'un diagnostic précoce ou d'une prise en charge appropriée. A cette occasion, la Société marocaine d'hématologie SMH organise chaque année une journée pour réunir les hématologistes marocains afin d'échanger sur les progrès réalisés en matière de diagnostic, de bilan d'extension, de pronostic, de suivi et de choix thérapeutiques pour les différentes formes de lymphome, et confronter leurs expériences dans le traitement et la prise en charge de cette pathologie. Hajar El Faker (MAP)