Le diagnostic précoce reste l'arme fatale contre le lymphome, une maladie peu connue des Marocains. Une rencontre a été organisée dans ce sens par la Société marocaine d'hématologie. Le lymphome, cancer encore mal connu touche 2000 Marocains chaque année. Non traité, il peut entraîner la mort en moins de 6 mois. Malgré la prédominance de cette maladie, la prise de conscience du public de ce type de cancer reste encore très limitée. A l'occasion de la Journée mondiale du lymphome, célébrée chaque année le 15 septembre, la Société marocaine d'hématologie et coordinatrice du Groupe marocain d'étude des lymphomes a organisé jeudi 11 septembre une rencontre sous le thème «Le lymphome, un cancer qui se soigne». L'occasion de mieux faire connaître la maladie et de réaffirmer la nécessité de s'engager pour l'amélioration de sa prise en charge. Pour cette association, la Journée mondiale du lymphome constitue une action d'envergure de sensibilisation et de mobilisation, du grand public comme du corps médical, sur la nécessité d'améliorer le diagnostic et les soins offerts aux personnes qui en sont atteintes. Comme pour la plupart des tumeurs, la cause exacte des lymphomes n'est pas connue. On sait cependant que les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies (après un traitement ou lors de différentes maladies) ont un plus fort risque de développer un lymphome. Les symptômes de ce cancer du sang notamment la fatigue et la fièvre sont la plupart du temps mal interprétées, voire ignorées. D'où l'importance du diagnostic précoce qui reste l'arme fatale contre ce mal en recrudescence. «L'accent que nous mettons sur le diagnostic précoce est particulièrement important pour un pays en voie de développement comme le Maroc, où l'accès aux produits thérapeutiques et aux soins entre autres par insuffisance de structures spécialisées est parfois très limité», a affirmé Pr Asmae Quessar, présidente la Société marocaine d'hématologie et coordinatrice du Groupe marocain d'étude des lymphomes. Comme tous les cancers, les possibilités de traitement du lymphome sont meilleures lorsque celui-ci est détecté assez tôt. Des médicaments efficaces existent si le diagnostic est précoce. En effet, un diagnostic précis permettra d'identifier le type de lymphome ainsi que le traitement spécifique. L'association tient à souligner que le traitement doit être effectué dans un centre spécialisé par une équipe aguerrie à prendre en charge ce type de pathologie. Le traitement dépend du type de lymphome (indolent ou agressif) mais également de différents facteurs pronostiques de la maladie (stade, nombre de ganglions, extension à certains organes, état de santé général, âge du patient…). Le traitement des lymphomes repose essentiellement sur la chimiothérapie mais dans certains cas une intensification thérapeutique avec autogreffe, une radiothérapie, des injections d'anticorps monoclonaux sont proposées. Le lymphome est une maladie grave, tant par ses répercussions physiques, psychiques que socio-économiques. Les attentes et les besoins des malades sont fort nombreux et l'Etat à lui seul ne peut les satisfaire. «Un plan d'action efficace et global ne peut se concevoir que dans un cadre multisectoriel, impliquant ministères, ONG, professionnels de la santé du secteur public et privé…», a conclu le Pr Quessar.Au niveau mondial, plus de 1 million de personnes sont touchées par un lymphome non hodgkinien (LNH). Plus de 200.000 personnes décèdent chaque année dans le monde des suites d'un lymphome alors que 350.000 nouveaux cas sont recensés. Le Lymphome en bref Le lymphome est un cancer du sang qui affecte le système lymphatique. Il se caractérise par la prolifération maligne de cellules lymphoïdes et réticulaires qui tendent à infiltrer tout l'organisme. Il représente le 3ème cancer le plus répandu chez les enfants. Son incidence n'a pas cessé d'augmenter ces dernières années. A titre d'exemple, le lymphome non hodgkinien, une des variantes de ce cancer, a vu son incidence grimper de 80% depuis les années 70. La cause exacte de cette hausse reste inconnue. Il n'existe pas moins de 30 types de lymphomes que l'on peut classer en deux grandes catégories: la maladie de Hodgkin et les lymphomes non hodgkiniens (LNH). Contrairement à la deuxième variante, la maladie de Hodgkin est plutôt rare. En effet, elle ne concerne qu'un cas de lymphome dépisté sur 7. De manière générale, les premiers symptômes de cette maladie sont une perte de poids, une grande fatigue, une fièvre récurrente et inexpliquée. Des ganglions sont enflés et forment des grosseurs, souvent au niveau du cou, des aisselles ou de l'aine. Dans certains cas, la tumeur ne se développe pas au niveau d'un ganglion, mais dans un organe tel que l'estomac ou le système nerveux. Elle peut aussi atteindre des ganglions profonds dans la cavité abdominale.