Le PIB, revu à la hausse, devra s'établir à 4% cette année, grâce à une contribution dodue du secteur agricole, qui croîtra de 14%. En 2018, la croissance devra baisser d'un cran pour atteindre 2,9% selon les premières prévisions exploratoires du HCP. Le Haut-Commissariat au Plan a livré son dernier mot : la croissance en 2017 s'établira à 4%. L'annonce en a été faite mercredi dernier à Casablanca par le Haut-Commissaire au Plan Ahmed Lahlimi Alami, lors de son point de presse semestriel coutumier pour l'annonce de la situation macro-économique de l'année en cours, et les perspectives de son évolution en 2018. Le HCP a ainsi pu avancer des prédictions précises puisque la campagne agricole a désormais livré ses secrets. En effet, l'Agriculture conserve encore et toujours un poids sérieux dans l'établissement de la croissance nationale au vu desa grande valeur ajoutée. Ce secteur s'est bonifié de 14% cette année, un grand bond par rapport à l'année précédente où ses indicateurs étaient au rouge, à -11%. Une situation qui ne ravit pas le ministre pour autant, car Lahlimi s'est plaint du manque d'efforts pour la modernisation et l'automatisation du secteur primaire et ce, pour diminuer la dépendance récurrente de la croissance des aléas climatiques. Au volet des autres indicateurs, les activités non agricoles devraient en revanche continuer à s'inscrire dans leur sentier de faible croissance avec 2,5%, après 2,2% en 2016, loin du rythme moyen de 4% connu durant la période 2008-2011. Leur contribution à la croissance économique globale serait de 1,9 point en 2017, au lieu d'une moyenne annuelle de 2,8 points au cours des 10 dernières années. En fait, avec une part du secondaire restée pratiquement stable à 35% de la valeur ajoutée non agricole, dénotant leur faible diversification, les activités non agricoles constituent le véritable talon d'Achille de l'économie nationale selon le HCP. Concernant la demande, Lahlimi informe que le faible niveau de diversification et de compétitivité de l'offre nationale se retrouve au cœur des fragilités de celle-ci. Cette demande continuerait pourtant à être le moteur de la croissance économique nationale, et ses effets impliqueront une réduction des opportunités d'emploi et de revenu, en plus d'accentuer la dépendance de la demande intérieure des importations et constituerait, en définitive, l'une des sources dont s'alimentent les équilibres intérieurs et extérieurs du Royaume et «l'un des facteurs à l'origine de la persistance de ses déficits sociaux». Pour sa part, la consommation des ménages serait restée, depuis 2008, quel que fût le niveau de croissance économique, dans le sentier des 4% en moyenne annuelle. Cette amélioration de la consommation conforte les résultats de toutes les enquêtes qui révèlent une baisse au Maroc de toutes les formes de pauvreté, au cours de cette période. Grosso modo, le HCP révèle que l'économie nationale ne souffrira pas de la conjoncture internationale, bien au contraire. La demande externe devra s'améliorer de 4%, en même temps que les autres indicateurs financiers majeurs du Royaume et ce, grâce à la baisse prédite du déficit budgétaire. La dette, elle, se stabilisera, «le problème de solvabilité ne se posant pas jusqu'à maintenant», révèle Lahlimi. Selon lui, la seule difficulté qui se pose est celle du déficit de financement, devenu depuis 2008 «un déficit structurel qui puise sa source du déficit de la balance commerciale, lequel a atteint 200 milliards de dirhams». La solution, bien connue mais appliquée à un rythme timide, serait de «relever la productivité et la compétitivité de notre économie, principalement à travers la diversification de la production du secteur non-agricole pour sortir de la pression qu'impose l'agriculture sur notre PIB», commente le haut responsable. Au volet des perspectives de l'année prochaine, l'économie nationale devrait améliorer ses performances et continuer à subir l'effet de ses déficits structurels. Le HCP a exposé ses prévisions pour 2018 à base du budget exploratoire de la même année. Dans ce contexte, la croissance devra s'établir à 2,9%. En attente de voir l'impact du facteur pluviométrique, le HCP annonce une évolution de 0,3% dans la croissance du secteur agricole. Les activités non agricoles devraient gagner 2,9% en valeur ajoutée au PIB, dopée par une légère amélioration prévue dans le rendement des secteurs secondaire (Industrie) et tertiaire (Services).