Les activités non agricoles s'inscriraient en décélération. Elles constituent le véritable talon d'Achille de l'économie nationale. La croissance prévue pour ces activités serait de 2,5% contre 2,2% l'année passée au moment où elles affichaient un rythme de croissance moyen de 4% durant la période 2008-2011. L'identification de nouveaux leviers de compétitivité s'impose aujourd'hui comme une nécessité. Cette urgence a été soulignée dans la dernière sortie de Ahmed Lahlimi. Le haut commissaire au Plan a dénoncé encore une fois le manque d'attractivité du tissu productif national. En s'exprimant lors de la présentation du budget économique exploratoire 2018, M. Lahlimi a identifié deux aspects pour relever l'enjeu national de la compétitivité de l'économie nationale. Citons en premier l'investissement qui constituerait le fer de lance de toute attractivité. Le haut-commissaire au Plan a appelé dans ce sens à la mobilisation de capitaux nationaux pour financer les secteurs productifs et créer des écosystèmes autour de produits à forte valeur ajoutée. La consommation des ménages est par ailleurs l'un des principaux aspects qui tireront la compétitivité de l'économie nationale. La nécessité étant d'accéder à de nouveaux modèles de consommation. En effet, les modèles de consommation sont actuellement en mutation constante. De nouveaux besoins émergent, notamment dans les domaines de la communication, des transports, de l'enseignement et des loisirs. Se référant à Ahmed Lahlimi, «ces segments font l'objet d'une forte demande de la part, en particulier, des jeunes et que les revenus disponibles ne permettent pas de satisfaire dans le contexte d'une économie qui ne crée pas suffisamment de valeur ajoutée et où les fruits de celle qui est créée sont inégalement répartis». S'agissant des prévisions à court terme, Ahmed Lahlimi a indiqué que l'économie marocaine améliorerait ses performances tout en continuant à subir l'effet de ses déficits structurels. Ainsi, l'économie nationale bénéficierait de la hausse de 4% de la demande extérieure en 2017 et 2018. Toutefois, le niveau de croissance de l'économie nationale continuerait à rester dépendant de la pluviométrie. La prévision de croissance de l'économie nationale pour l'année 2017 a été revue à la hausse, en se situant à 4% au lieu de 3,5%. Cette révision intervient sous l'effet des bons résultats de la campagne agricole 2016-2017 et de la conjoncture nationale moyennement favorable dans laquelle évoluent plusieurs activités marchandes. L'année 2017 connait ainsi un redressement des indicateurs relatifs au secteur agricole. La valeur ajoutée du secteur primaire se consoliderait pour atteindre 13,9% en 2017 et ce après une baisse de 11,3% l'année précédente. Sa contribution au Produit intérieur brut s'établirait à 1,7 point contre une contribution négative de 1,4 point en 2016. En revanche, les activités non agricoles s'inscriraient en décélération. Elles constituent, selon Ahmed Lahlimi, le véritable talon d'Achille de l'économie nationale. La croissance prévue pour les activités non agricole serait de 2,5% contre 2,2% l'année passée au moment où ces activités affichaient un rythme de croissance moyen de 4% durant la période 2008-2011. Leur contribution au PIB fléchirait pour atteindre vers la fin de l'année 1,9 point en 2017 au moment où elle se situait autour d'une moyenne annuelle de 2,8 points tout au long des 10 dernières années. La part du secteur secondaire reste pratiquement stable. Elle est évaluée à 35% de la valeur ajoutée non agricole. Ceci dénote la faible diversification du secteur. En ce qui concerne la demande, le haut-commissariat au Plan prévoit dans son budget économique une progression de la consommation privée. Cette dernière devrait se situer autour de 3,7% en 2017, contre 3,4% en 2016 et de 3,2% en 2018. Elle contribuera par 2,1 points et 1,8 point à la croissance économique globale.