L'Afrique du Sud vient d'arraisonner un bateau transportant quelque 55.000 tonnes de phosphate marocain. Le navire, battant pavillon des Îles Marshall, acheminait la marchandise à destination d'un port néo-zélandais. C'est dire que l'action provocatrice de Pretoria, visant le Maroc, touche également l'Australie, pays dont le bateau bat pavillon, et la Nouvelle Zélande, pays de destination du phosphate marocain acheté au Maroc. La commercialisation et l'acheminement du phosphate marocain se font dans le strict respect du droit international et les bateaux reliant le Maroc et les pays de l'Océanie ont l'habitude de faire escale dans les ports sud-africains pour s'approvisionner en prévision d'un voyage en pleine mer qui dure de trois à quatre semaines. Ce circuit se faisait depuis de longues années sans que les autorités sud-africaines n'interviennent. Quel élément nouveau a-t-il poussé cette fois les autorités sud-africaines à agir pour arraisonner un bateau transportant le phosphate qui effectuait son trafic maritime dans le strict respect du droit international ? Et de surcroit l'agissement de Pretoria était basé sur une requête du polisario. En effet, cette action sud-africaine n'est en réalité qu'une vengeance pour s'attaquer directement au Maroc qui a brisé l'axe Pretoria-Abuja-Alger par sa percée diplomatique et économique. Dans ce registre, l'Afrique du Sud n'arrive pas à digérer les victoires cumulées par le Maroc sur la terre africaine et les instances du Conseil de sécurité de l'ONU dans le dossier du Sahara marocain. D'aucuns ont suivi comment l'Afrique du Sud avait manœuvré pour barrer la route devant le retour du Maroc à l'Union africaine (UA) en janvier dernier. De même, personne n'ignore comment Pretoria a subi un échec cuisant dans sa tentative d'influencer sur le rétablissement des relations avec la Zambie bien avant la visite royale dans ce pays, voisin de l'Afrique du Sud. Ce qui pousse à dire que la pertinence de l'approche marocaine et sa vision pour le développement du continent africain n'ont pas été du goût de l'Afrique du Sud. La pertinence marocaine lui a ainsi damé le pion. Il faut dire que par la diplomatie de son Roi et ses efforts déployés pour mettre en place un modèle de coopération sud-sud purement africain et au service des Africains, le Maroc a réussi à conclure des partenariats gagnant-gagnant avec les pays africains pour créer des emplois, des richesses et la prospérité pour l'Afrique et les Africains. Voilà ce qui gène au juste Pretoria, qui vient de dévoiler ses véritables intentions. Lorsque l'Afrique du Sud défendait bec et ongles la thèse des séparatistes du polisario, force est de dire qu'elle agissait de la sorte uniquement pour contrer le Maroc et non pas pour la justesse de la cause. Aujourd'hui, elle monte au créneau avec ces manœuvres désespérées visant le phosphate marocain. Assurément, l'action de Pretoria a ciblé le phosphate puisque l'OCP est devenu un bras diplomatique de la politique marocaine dans le continent et non pas pour ce que les ennemis de l'intégrité territoriale avancent, en faisant croire qu'il s'agit de «ressources spoliées du Sahara». L'affaire du bateau arraisonné sera examinée le 18 mai, selon des informations concordantes. Les trois pays concernés, à savoir l'Australie, la Nouvelle Zélande et le Maroc, ont agi et agissent depuis toujours dans le strict respect du droit international. C'est dire que l'affaire, qui sera dénouée dans quelques jours, n'aurait été montée qu'à des fins de propagande pour nuire à l'image du Maroc. C'est une vieille rengaine et le Maroc ne le sait que fort bien.