Après les acquis de 2008 et 2009, le dialogue social entre les partenaires sociaux piétine. Il se transforme en un dialogue de sourds, le cadre des négociations n'étant pas le même pour tous. Le gouvernement estime qu'il a suffisamment répondu, durant les deux dernières années aux revendications des centrales syndicales, par des mesures sociales qui ont renforcé le pouvoir d'achat des salariés (Baisse de l'IGR, augmentation du SMIG et des allocations familiales, etc.). C'est pourquoi, en attendant le passage de la crise financière mondiale qui a des incidences certaines sur l'économie nationale, il préconise de préparer de meilleures conditions pour le dialogue social. Il veut instaurer une « culture du dialogue », qui transcende l'usage de la grève pour aboutir à la satisfaction des revendications syndicales et la recherche de solutions plus profondes aux questions récurrentes. Après plus d'un mois et demi de négociations que la CDT a boudées, trois autres syndicats (UMT, FDT et UNMT) viennent de quitter la table des négociations, notamment la commission tripartite chargée du secteur public. C'est à ce niveau que les revendications sont les plus importantes et les plus coûteuses pour la Trésorerie générale, alors que la loi de Finances 2010 n'a rien prévu comme «cadeau» aux fonctionnaires. Or la principale revendication syndicale demeure celle d'augmenter les salaires dans la fonction publique et le privé, notamment le SMIG, «face à la hausse du coût de la vie». Les négociations achoppent, également, sur deux autres points : la promotion exceptionnelle et le système de notation et d'évaluation pour la promotion interne. D'autres questions liées à l'exécution d'accords conclus, notamment en ce qui concerne la prime d'éloignement et la suppression effective des échelles 1 à 4 de la Fonction publique, nourrissent la polémique. Le gouvernement semble avoir une autre logique qui consiste, d'abord, en les projets de réforme en cours d'élaboration : loi sur les syndicats, réforme de l'administration avec le changement de la structure des salaires, aujourd'hui composés essentiellement de primes. La nouvelle orientation de l'Exécutif voudrait que l'ossature principale soit le salaire de base et que les indemnités fassent la différence entre les trois grandes catégories à instituer au sein de la Fonction publique (agents, agents de maîtrise et cadres). Bien des enjeux et des défis pour ces deux parties du dialogue social…