Le gouvernement, qui a clos hier avec le syndicat du patronat (CGEM) un troisième round du dialogue social, s'engage à répondre, avant le 1er mai, aux principales revendications des centrales syndicales. «Le gouvernement a apporté de nouvelles propositions» (Abdelkader Ezzaïr, secrétaire général adjoint de la Confédération démocratique du travail, CDT). «L'offre gouvernementale a été en deça de nos attentes» (Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, FDT). «Le gouvernement a fait des efforts et présenté des propositions chiffrées» (Benjelloun Andaloussi, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs marocains, UGTM). Les réactions, qui ont été recueillies par ALM auprès des dirigeants des principales centrales syndicales, au lendemain de la réunion lundi entre le gouvernement et les partenaires sociaux, - aussi divergentes qu'elles puissent paraître -, se rencontrent sur un point fondamental: la reconnaissance de l'effort du gouvernement pour ménager une porte de sortie à la crise sociale aggravée par la hausse des prix des produits de consommation. Le gouvernement, qui a révélé lundi ses propositions, s'est engagé à présenter, avant mai prochain, une offre qui serait en mesure de dissiper la tension sociale qui gagne du terrain. Un quatrième round de dialogue se profile ainsi à l'horizon, avant le passage à la mise en œuvre du plan gouvernemental qui prendrait effet dans le courant du mois de mai. S'agissant des propositions présentées, lundi dernier, aux dirigeants des centrales syndicales les plus représentatives (CDT, FDT, UGTM, UMT, UNMT), il y a lieu de relever une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération 1 à 9, allant de 300 à 459 DH, sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008. Les fonctionnaires classés aux échelles 10 et plus bénéficieront, à partir de janvier 2009, et en deux tranches, d'une revalorisation du salaire net de 432 DH au moins. Cette augmentation sera rehaussée en fonction du bénéfice tiré de la baisse de l'Impôt général sur le revenu (IGR) qui passera de 42 à 40% puis de 40 à 38%. Par ailleurs, le gouvernement propose d'augmenter le seuil du revenu exonéré de l'IGR, pour le porter de 24.000 à 27.000 DH par an, puis de 27.000 à 30.000 DH en 2011. En outre, le gouvernement propose de revoir à la hausse les allocations familiales, en les portant de 150 à 200 DH par enfant (pour les trois premiers enfants), tout en généralisant, pour la première fois, l'octroi de ces indemnités aux ouvriers agricoles. Concernant le secteur privé, l'Etat propose d'augmenter le SMIG de 10%, et de faire bénéficier l'ensemble des salariés de ce secteur de cette amélioration du revenu, grâce à la baisse de l'IGR. Les salariés du même secteur vont bénéficier d'une augmentation des allocations familiales qui passeront de 150 à 200 DH par enfant pour les trois premiers enfants. Le gouvernement propose également d'augmenter le montant minimum de la pension de retraite, en le faisant passer de 500 à 600 DH par mois, sachant que 97% des retraités affiliés à la CNSS vont bénéficier d'une exonération de l'IGR à l'horizon 2011. Interrogés sur ces propositions, les dirigeants syndicaux ont été unanimes à émettre des réserves sur l'idée d'échelonnement des augmentations annoncées sur plusieurs étapes. «La difficile conjoncture sociale actuelle, aiguillonnée par la flambée mercuriale des prix, exige des réponses urgentes aux attentes des salariés. L'échelonnement des augmentations sur plusieurs étapes ne peut surtout pas apaiser la pression que subit le commun des salariés», a affirmé le SG de l'UGTM, Benjelloun Andaloussi. Le même son de cloche est relevé chez le SG de la FDT, Abderahmane Azzouzi. A la question de savoir si les syndicats vont recourir à la grève pour faire valoir leurs revendications, les dirigeants de la CDT, de la FDT et de l'UGTM ont affirmé ne pas préférer en venir à ce point, formulant le souhait que le gouvernement apportera, d'ici le 1er mai, des réponses adéquates aux revendications des citoyens. Il y va de la paix sociale …