La tenue à Rabat, hier, du dialogue multipartite sur la thématique de la corruption avait pour but de rendre effectif l'engagement des Etats, dont le Maroc, contre la corruption. Les têtes de chapitre de ce dialogue sont la transparence, la participation et la prééminence du droit. Cet engagement est aujourd'hui fait dans le cadre de la coordination assurée par le bureau des Nations Unies chargé de la lutte contre la drogue en collaboration avec le PNUD et l'OCDE. Le Maroc figure parmi les 156 pays signataires de la convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption et la tenue de ce genre de rencontre internationale, à l'instar de celle des Etats programmée en Octobre prochain à Marrakech, confortent sa position de pays déployant des efforts appréciables dans le domaine de la lutte contre ce fléau perfide. Ce n'est point une histoire de faire une bonne impression à l'international et se tailler une image sur mesure. C'est plus une question d'opérationnalisation du cadre législatif et réglementaire de lutte contre toutes les formes de la corruption. L'Instance Centrale de Prévention Contre la Corruption (ICPC) les ONG marocaines actives dans ce domaine ont dit, depuis un moment, toutes les difficultés que rencontre cette impérieuse nécessité d'éradiquer la corruption de la gestion des affaires publiques et privées. L'appel a été ainsi lancé au gouvernement afin de sortir du ronronnement des discours de circonstance et des déclarations d'intention. Cet appel a été entendu et le gouvernement vient de présenter aux Nations Unies un rapport détaillé sur le contenu du dispositif marocain de lutte contre la corruption. Mais dans ce genre d'exercice, la différence se fait au quotidien et les grandes batailles se gagnent par petites touches. Mais l'essentiel pour la communauté nationale est de pouvoir se projeter dans le temps et l'espace faisant de cette lutte une priorité de tout moment. Il s'agit d'en faire un réflexe au quotidien, car ce mal diffus dans le corps social porte un préjudice grave à la gouvernance des affaires publiques et privées. Il existe, certes, des évaluations de l'impact économique direct et indirect de la prévalence de la corruption, mais c'est plus l'impact sociologique et politique-difficilement mesurable- qui préoccupe. L'enjeu en définitive est de rendre tangible cette lutte par des mécanismes de coercition devant être publiquement affichés et respectés par tous. Le but ultime est aussi de dire qu'au Maroc du 21ème siècle, l'ère de l'impunité est révolue à jamais.