La vision stratégique 2015-2030 du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique n'est pas restée lettre morte. Rachid Benmokhtar a présenté hier à Rabat les projets visant à concrétiser cette vision dont le but est d'asseoir une nouvelle école reposant sur trois principaux fondements : l'équité et l'égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l'individu et de la société. Pas moins de 32 projets liés au secteur éducatif et à la formation professionnelle ont été arrêtés. Ceux prévus dans le domaine de la formation professionnelle visent à étendre le système aux détenus, ex-détenus et aux personnes en situation de handicap. Les indépendants et les salariés exposés au risque de perte d'emploi vont également bénéficier des programmes de formation professionnelle, sachant que le ministère entend consulter le secteur privé pour identifier ses besoins en termes de compétences. L'idée est d'adapter l'offre de formation aux besoins des entreprises. Concernant le système éducatif, les projets prévus par la tutelle ont pour finalité l'émergence d'une école de l'équité et de l'égalité des chances. Pour y parvenir, le ministère compte généraliser le préscolaire qui sera érigé en étape obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 6 ans. Une nécessité face à la faible scolarisation des enfants de cette tranche d'âge. En effet, les dernières statistiques montrent que le taux de scolarisation des enfants de 4 à 6 ans ne dépasse pas 48% en milieu rural et 67% en milieu urbain. L'école de l'équité et de l'égalité des chances passe aussi par la discrimination positive en faveur des milieux ruraux, périurbains et des zones déficitaires. Sur ce point, l'un des projets consacre l'enseignement obligatoire en milieu rural. La tutelle insiste également sur le droit d'accès à l'éducation, à l'enseignement et à la formation pour les personnes en situation de handicap. Concrètement, la tutelle compte sur le secteur privé pour participer à la généralisation de l'enseignement et l'atteinte de l'égalité des chances, particulièrement en milieu rural, sachant que ce secteur est également appelé à s'impliquer dans les programmes de lutte contre l'analphabétisme. Concernant le renforcement de la qualité du système éducatif, Rachid Benmokhtar a fait savoir que son département a mis en place des mesures destinées à améliorer le programme scolaire des quatre premières années du primaire. Le ministre compte en fait renforcer les capacités des élèves en matière de lecture de l'arabe. Mais il entend également diversifier les langues d'enseignement en introduisant l'alternance linguistique. C'est ainsi que le français sera enseigné dès la première année du primaire. L'anglais sera dispensé à partir du CME. Au secondaire, certaines matières scientifiques seront enseignées dans les deux langues.