«La confiance du peuple dans la vie politique est tributaire d'abord de la moralisation de l'action politique. Une action politique «clean», visant à faire émerger des institutions constitutionnelles crédibles», a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS) lors de la séance inaugurale du 15e congrès provincial d'Oujda ayant eu lieu le vendredi dernier et placé sous le thème «La moralisation de la vie politique et le développement de la province, piliers d'une régionalisation avancée». Ceci étant dit, laisse entendre l'intervenant, «les alliances étranges et les pratiques qui sapent le processus démocratique ne pourront en fin de compte qu'élargir le fossé entre les citoyens et le champ politique, mettant l'accent sur le fait qu'un véritable travail politique, c'est celui qui se fait sur le terrain, à travers des actions de proximité, et ce loin des méthodes autoritaires voire non démocratiques». Abondant dans le même ordre d'idées, Benabdallah, qui était accompagné de Azouz Senhaji, membre du bureau politique, a rappelé pour la énième fois, que le PPS est et restera un défenseur acharné des libertés individuelles et collectives et des droits économiques, socioculturels et politiques des citoyens marocains, qualifiant son parti de force montante et de vecteur d'idées modernistes et progressistes. Et d'ajouter : «il est tout à fait normal que le PPS ambitionne d'occuper des postes de décision, afin de concrétiser ses valeurs et ses programmes» précisant que le peuple marocain tout entier sera confronté à un choix décisif le 7 octobre prochain, celui, soit de poursuivre les réformes et faire réussir l'expérience démocratique en cours, ou de laisser la porte ouverte à toutes les régressions. Et «le PPS restera fidèle à ses engagements, acquis aux causes de la nation et défenseur des causes des classes laborieuses et ouvrières», a-t-il noté en substance. Il faut dire, toujours selon le secrétaire général du parti du livre, les réformes positives et les chantiers que connaît le Maroc depuis les années 90 ont été ponctués par quelques tentatives autoritaristes voulant faire reculer le pays. Assurément la participation du PPS dans le gouvernement actuel a été dictée par des considérations relevant de l'intérêt suprême de la nation, et ce en interagissant avec les attentes de l'ensemble des citoyens et celles de la mouvance populaire du Mouvement 20 février, aspirant à plus de liberté, de dignité et de justice sociale. Abstraction faite des divergences idéologiques et doctrinales, Benabdallah a rappelé que la coalition gouvernementale est régie d'abord par une Charte écrite traçant les contours de l'action de l'Exécutif, notant à cette occasion que l'alliance du PPS avec le PJD était une alliance basée sur la fidélité, l'engagement et le sérieux de la part des deux partis. D'ailleurs, «la décision de s'allier avec le PJD a été prise en toute autonomie», allusion faite au comité central du parti, indiquant dans ce sens que tout le monde est unanime sur la justesse des décisions du PPS. Par ailleurs, Benabdallah n'a pas n'a pas omis d'évoquer la réponse audacieuse apportée par SM le Roi Mohammed VI aux revendications du mouvement 20 février à travers le discours du 9 mars et la Constitution 2011. Concernant la question de l'intégrité territoriale du Royaume, Benabdallah a dénoncé fortement les dérapages verbaux de Ban Ki-moon. Des propos, selon lui, gratuits et provocateurs qui font défaut de neutralité. «Notre première cause nationale requiert le renforcement du front intérieur pour parer à tous les risques et consacrer encore davantage la démocratie, la liberté et les grandes réformes», a-t-il martelé, mettant en exergue la clairvoyance de SM le Roi de charger le gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent concernant les relations du Royaume avec l'UE. Notons sur un autre registre que le leader du PPS a consacré une grande partie de son discours à la situation économique dans la région de l'Oriental et la forte dynamique qu'elle connait à travers les grands chantiers structurants déjà mis en place, ou qui sont en cours. Argument à l'appui, il a fait référence à la convention signée entre le ministère de l'Habitat et de la politique de la ville et le président de la région visant la requalification de 96 centres ruraux. A cela s'ajoute des actions initiées par le gouvernement pour hisser cette région au rang qu'elle mérite, citant à titre d'exemple, le Théâtre national Mohammed VI, la réhabilitation de 100 centres ruraux, la construction de l'autoroute et toutes les initiatives et activités structurantes menées sous l'égide de SM le Roi Mohammed VI. Tout en reconnaissant les revendications légitimes de la population locale notamment ceux qui résident dans les zones lointaines et les différentes contraintes d'ordre social qui subsistent encore, le ministre de l'habitat et de la politique de la ville a appelé tous les acteurs à déployer davantage des efforts pour que ces zones soient intégrer dans les projets de développement. Et ce n'est pas tout. Benabdallah a appelé à la réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie pour servir les intérêts des deux peuples frères, considérant que les deux pays voisins à l'instar des deux Corées constituent aujourd'hui la seule exception dans le monde dont les frontières sont fermées. Pour le militant du PPS, une telle situation demeure regrettable, invitant ainsi les dirigeants d'Alger à se conformer à la raison. L'objectif escompté, a-t-il insisté, consiste à éviter des souffrances à des milliers de familles des deux côtés de la frontière vivant notamment des revenus des échanges commerciaux. Mais, cela n'empêche, selon ses propos, de réfléchir à d'autres alternatives économiques au profit des familles marocaines.