L'inquiétude s'empare des agriculteurs. Le retard des pluies est aujourd'hui une donne qui interpelle à plus d'un titre. Le mois de novembre étant celui du lancement des semis et des grands labours du sol a été et sera sèche. L'absence de pluies dans les jours qui viennent et cette hausse inhabituelle du degré de chaleur sont préjudiciable à la bonne marche de la saison agricole notamment céréalière. L'inquiétude qui était, il y'a quelques jours relative devient aujourd'hui absolue. Le retard, l'absence ou le manque de précipitations combiné à la hausse excessive des niveaux de chaleur qui ont marqué ce mois de novembre sont autant de facteurs nuisibles à l'ensemble des cultures d'automne : blé, orge, légumineuses, primeurs...fourragères. De l'avis, de Abbes Tanji, chercheur agronome, les pluies enregistrées depuis septembre à la mi-novembre sont jugés trop faibles pour garantir un bon démarrage de la campagne agricole. Le faible niveau des pluies d'une année à l'autre renseigne sur un niveau de stress hydrique qui devient structurel. Le sol agricole a désormais cette caractéristique de sol sec et se sont pas moins de 7 millions d'hectares relevant de la zone Bour qui sont touchés par la sécheresse. Ce constat est confirmé par Tanji qui précise, que le nombre de jours de pluie par campagne agricole se situe entre 30 et 60 jours actuellement au Maroc. Les prévisions météorologiques dans les jours qui viennent ne prévoient pas l'arrivée de pluies mis à part les quelques faibles précipitations annoncées pour la journée de dimanche prochain avec moins de 4 ml. Une chose est sûre, le bon moral des agriculteurs à céder la place à l'inquiétude et à l'angoisse. Une bonne partie des fellahs prédisent une faible année agricole et de faibles rendements. A la date d'aujourd'hui une bonne partie des terrains ne sont pas encore préparés pour être semés et cultivés. Cela diffère selon les régions. Le nord est globalement mieux servi et enregistre des niveaux de pluies importantes. Le Gharb aussi est moins défavorisé. Ce n'est pas le cas pour la région du Chaouia, El Haouz et le Sous qui sont sérieusement touchés par l'absence des précipitations et donc par le retard des labours. Abbès Tanji souligne dans ce sens que cette situation présente des inconvénients qui risquent dit-il de reculer les semis et d'affecter les rendements et les revenus des agriculteurs et des éleveurs. Sans parler du risque de voir le niveau de pauvreté augmenté dans les zones Bour et le monde rural en général. La malnutrition et les maladies du cheptel ne sont pas en reste. La fièvre aphteuse fait déjà parler d'elle et devient source d'inquiétude pour tout déplacement de bétail. D'ailleurs, plusieurs manifestations d'ordre agricole (Salon international des filières viandes rouges et lait et probablement le SIAM (salon international de l'agriculture au Maroc) seront organisés sans aucune exposition du bétail. C'est dire que la sécheresse combinée à l'apparition de foyer de fièvre aphteuse ne fait pas bon ménage avec un bon déroulement de la campagne agricole.