La campagne agricole n'est pas encore compromise Cela fait pratiquement un mois qu'il n'a pas plu. Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s'impatienter de l'arrivée des pluies et l'inquiétude commence à prendre le pas sur l'optimisme qui a prévalu lors du bon démarrage de la campagne agricole 2012/2013. Néanmoins, malgré ce retard, la campagne est loin d'être compromise, sauf que l'on table déjà sur un rendement moyen à assez bien contrairement aux pronostics initiaux d'une très bonne récolte. La situation n'est pas encore alarmante. La bonne pluviométrie enregistrée durant le début de la campagne agricole combiné au froid qui pour le moment reste avantageux puisqu'il permet de conserver l'humidité du sol et évite son desséchement rapide sont autant de facteurs favorables au bon déroulement de la campagne. A cela s'ajoute la plantation au bon moment des différentes cultures (céréales, légumineuses, plantes sucrières...). Toutefois, précise Abbas Tanji, chercheur agronome, la situation diffère selon les régions. Selon lui, si la zone nord de l'Oued Oum Rabii (de Settat à Tanger) reste confortable pour le moment et la saison non compromise, la région sud du même Oued notamment Chichaoua, Abda, Benghrir( zone aride) commence à sentir sérieusement les effets de l'absence de pluie. Pour rappel cette région représente près de 20% de la superficie totale consacrée aux céréales. Cela étant, à mi chemin du lancement de la campagne agricole, l'inquiétude devient aujourd'hui plus tangible chez la communauté des agriculteurs, d'autant plus que les prévisions météorologiques pour les dix prochains jours annoncent l'absence des précipitations sur l'ensemble des régions du Maroc. Pis encore, un mois de janvier sec alimenterait encore l'angoisse des agriculteurs et la menace d'affecter négativement le niveau de rendement s'amplifierait davantage. Ce n'est pas tout. La rupture des pluies risque aussi de profiter à certains spéculateurs. D'ores et déjà, les prix des aliments du bétail commencent à grimper (orge, son, maïs et botte de paille). La spéculation fait qu'actuellement dans certaines régions (Abda) la botte de paille se vend à 30 dirhams. Le scénario de l'année dernière risque de se reproduire si les contrôles nécessaires ne se font pas. Le ministère de tutelle reste pointé du doigt. Il devrait réagir pour contrôler les prix et sauvegarder le cheptel. Il est aussi recommandé de revoir à la baisse les prix des engrais et des pesticides pour optimiser les rendements. Bref, les attentes d'une très bonne année agricole commencent à se dissiper pour le moment, même si la campagne n'est pas vraiment compromise. Au meilleur des cas, la production céréalière serait moyenne à plus que moyenne. Vivement une bonne pluviométrie durant ce premier mois de l'année 2013.