Agriculture Septembre et octobre 2013 étaient secs et chauds dans la plupart des régions Marocaines. Novembre paraît également sec. Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s'impatienter de l'arrivée des premières pluies significatives et l'inquiétude commence à prendre le pas. Malgré ce retard, la situation n'est pas encore alarmante. L'inquiétude devient aujourd'hui plus tangible chez la communauté des agriculteurs, d'autant plus que les prévisions météorologiques pour les dix prochains jours annoncent l'absence des précipitations sur l'ensemble des régions du Maroc. Les spécialistes de la recherche agronomique nationale estiment qu'il s'agit tout simplement d'un retard des premières pluies significatives, et malgré le développement des recherches sur les changements climatiques, il est difficile de prévoir si la campagne agricole 2013-14 serait pluvieuse comme 2012-13 ou sèche comme 2011-12. Le mieux, suggèrent-ils, est d'attendre les premières pluies pour faire les semis des cultures pluviales d'automne qui occupent plus de 5 millions d'hectares. Toutefois, les semis de fin novembre et de décembre seraient toujours situés dans la période favorable des semis. Il est évident qu'avec les changements climatiques, les précipitations sont devenues plus erratiques avec une nette régression des quantités annuelles et des périodes de sécheresse alternant avec de fortes précipitations intempestives pouvant engendrer des inondations dévastatrices. A noter que dans le cas de l'agriculture pluviale, les risques de sécheresse sont toujours possibles à n'importe quel moment de la campagne agricole : retard de pluies avant les semis, sécheresses de début de cycle, de milieu de cycle ou de fin de cycle. Mais, seulement 300.000 ha (sur plus de 5 millions) sont assurés contre les effets de la sécheresse. Les pouvoirs publics sont appelés à encourager les agriculteurs situés loin des périmètres irrigués à y souscrire pour assurer leur production. Halte à la spéculation dans les aliments du bétail Le retard des pluies risque de profiter à certains spéculateurs. D'ores et déjà, les prix des aliments du bétail commencent à grimper. La spéculation fait qu'actuellement dans certaines régions la botte de paille se vend à 15 ou même 20 dirhams et les prix de l'orge, du maïs, du son, de pulpe de betterave et de luzerne ont dépassé les 3 DH au kg. En cette période d'agnelage ou de naissance chez les ovins, le contrôle des prix des aliments de bétail est vivement nécessaire en cette étape difficile. Les pouvoirs publics, et particulièrement le ministère de l'Agriculture, sont les premiers concernés. La campagne agricole n'est pas vraiment compromise. Vivement une bonne pluviométrie durant ces mois de novembre et de décembre, en attendant des mesures audacieuses de la part du gouvernement, dans le cadre du Plan Maroc Vert, visant à élargir l'assurance multirisque climatique, protéger le cheptel, sauvegarder l'emploi dans le milieu rural, accroître les superficies irriguées avec des techniques modernes, contrôler les prix des intrants, garantir les débouchés, mettre en œuvre des plans régionaux de développement pour assurer des revenus aux paysans et minimiser l'exode rural vers les villes.