La culture Touareg a été la vedette de la clôture, samedi soir, du Festival international des nomades, représentée par le célèbre Moussa Bilalan, qui a fait vibrer le public grâce à ses mélodies dansantes et ses lyriques puisées dans la tradition musicale du grand désert. Moussa Bilalan a su ainsi se montrer en digne représentant de son pays et de sa culture, invitée d'honneur du festival, en prouvant sa réputation de meilleur guitariste Touareg du Niger, mais aussi en chantant des chansons qui se rapportent au thème de la vie nomade, qui n'ont pas tardé à ravir un public charmé par ce jeune homme, vêtu de l'habit traditionnel sahraoui mais aux mains qui rappellent la dextérité d'un certain Jimmy Hendrix. Le parcours atypique de Moussa Bilalan démontre qu'il est non seulement héritier de la culture Touareg, qui a fait son apprentissage chez le célèbre Abdallah Oumbadougou, mais aussi un artiste citoyen, engagé dans le combat de son pays pour la valorisation du patrimoine national, en témoigne sa présidence du collectif Nord-Niger. Cet élan citoyen, il ne le devra qu'à son mentor, le chanteur Abdallah Oumbadougou, avec qui, il a appris les bases de la Touareg guitare. Ce dernier a appris à Moussa “l'amour de sa culture et le devoir de la défendre et de la représenter à travers le monde pour porter haut et fort le drapeau de la cause Touareg”. Accompagné de Jonathan Busnel (guitare) et Marc Vallois (percussion), ce pur produit d'Agdez a ainsi chanté le voyage, le désir d'errer dans la nature, la fraternité et l'amour de la patrie, le tout sous un décor qui salue la mémoire du patrimoine oral local. Les chansons de Moussa décrivent ardemment la situation économique, sociale et politique de son peuple qui interpelle instantanément par leurs thèmes pertinents en rapport étroit avec le vécu de la population comme la chanson “Tanakra” (soulèvement), qui raconte la lutte des Touareg ou bien “Imawallan” (Eleveur) qui parle des problèmes quotidiens des nomades éleveurs. La chanson marocaine n'a pas été non plus en reste lors de ce concert de clôture, avec la participation des chanteurs Leila El Berrak et Hatim Ammor dans des interprétations de haut vol, ainsi que le groupe local “Noujoum Assahra” qui a rendu l'ambiance conviviale grâce à une prestation fusionnelle avec son public. Placée sous le signe “Produits du terroir et artisanat du Maroc”, le Festival international des nomades entend servir de plate-forme aux différents producteurs pour étaler leurs produits de terroir, contribuer à les valoriser et leur permettre d'acquérir une image de marque à la hauteur de leur qualité et de préserver le savoir-faire et les métiers en voie de disparition. Cet événement est organisé avec le soutien de la province de Zagora, l'Agence de développement social, la Maison de l'Artisan, la Fondation CDG, l'ONMT, le ministère de la Culture et d'autres partenaires.