A livre ouvert... En commençant leurs travaux, les commissions préparatoires du 9e Congrès national du PPS donnent le premier signal de démarrage d'une phase importante, sinon cruciale dans le processus d'organisation d'un rendez-vous, consacré comme emblématique de la démocratie interne d'un parti moderne. L'une des traductions majeures de cette dimension est le respect des échéances pour différentes instances qui constituent l'organigramme du parti qui, ne l'oublions pas, épouse la logique d'une entité vivante. Celle-ci est formée d'organes dotés de fonctions précises. Et comme tout organe vivant, un manque ou une absence de fonctionnement finissent par engendrer de l'inertie et de la sclérose. La question est davantage primordiale pour les partis de gauche dont la raison d'être, et l'essence même de leur existence est de promouvoir la démocratie... et celle-ci devrait s'exercer à une échelle interne pour offrir du parti l'image d'une congruence entre les finalités et la pratique. Certes, les aléas de la vie publique, les conditions objectives qui déterminent l'action politique de tous les jours et aussi les moyens propres à chaque parti (moyens matériels et logistiques) rendent parfois ardu le respect du calendrier dans sa lettre ; mais cela n'empêche pas de lui être fidèle dans... l'esprit, en dynamisant la vie interne par d'autres formes d'échange et de débat... d'autant plus qu'aujourd'hui, avec la révolution des moyens de communication modernes, la vie interne d'un parti peut devenir une agora permanente, un lieu d'échange ouvert au rythme des SMS et des partages dans les réseaux sociaux. C'est pour dire que ce qui est vrai pour la société ne l'est pas moins pour le parti. D'où l'importance accordée par le PPS à ce moment clé de la vie du parti, la préparation du congrès national. Les orientations du BP, la feuille de route présentée par le secrétaire général, la camarade Nabil Benabdellah en ouverture des travaux des commissions préparatoires insistent sur les principes et les valeurs qui doivent porter et guider ces travaux. Le point nodal étant l'ouverture et la démarche participative. Une ouverture à comprendre dans le double sens : vertical en intégrant tous les échelons de la vie partisane et dans un sens horizontal en faisant appel à toutes les compétences voire à d'autres sensibilités proches à un degré ou un autre du parti. Intégrer et faire participer... pour réussir ensemble un grand moment de démocratie. La philosophie de cette démarche étant que l'essentiel dans un congrès ce n'est pas les trois jours de réunion solennelle ; un congrès réussi, c'est en amont ; c'est toute la vie interne qu'il aurait généré. En principe, et je vais énoncer ce qui pourrait passer pour un paradoxe : un congrès réussi est celui qui est déjà achevé lors de l'ouverture de ses assises finales. Tout le travail a été accompli et finalisé. Les trois jours de Skhirate, ou de tout autre lieu de réunion... devraient revenir à un cérémonial de célébration de la mission accomplie. Un moment convivial, une fête pour un happy end d'un laborieux processus démocratique, de discussion, de débats et de construction de projets. Hélas, la pratique partisane dominante, nous a habitués à une autre image, celle de véritables psychodrames où les trois jours du congrès sont vécus comme une tragédie grecque en trois actes. Le premier étant vécu, le premier jour sous le signe de la parade et de l'éloquence pour finir le dernier jour avec des tensions, des dissensions ; et c'est au moment où les énergies sont épuisées et les gens fatiguées et désireux de rentrer chez eux que des décisions majeures sont à l'ordre du jour. Nous préconisons pour notre parti une autre démarche ; celle de donner du temps à la pratique démocratique et au train des préparatifs de passer par les étapes nécessaires, dans la sérénité, pour aboutir à la station finale, celle du congrès proprement dit, prêt à repartir avec des énergies renouvelées. Le PPS a les atouts intellectuels et la maturité qu'il faut pour réussir ce rendez-vous. Pour lui comme pour le pays.