Le septième congrès de l'USFP s'ouvre ce vendredi. Si certains observateurs le disent sans «réels enjeux», les socialistes, eux, ambitionnent d'en faire un rendez-vous pour «rattraper les occasions perdues». C'est ce vendredi que s'ouvre, à Bouznika, le septième congrès de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) avec la participation de plus de 2.000 congressistes ittihadis. Comme c'est de tradition, le premier secrétaire en inaugurera les travaux par une allocution avant la démission du Bureau politique et la rituelle désignation de la présidence du congrès. Les socialistes disposent de trois jours et de multiples commissions, pour trancher au sujet de l'avenir de leur parti, partie prenante dans la coalition gouvernementale, après les décisives étapes qu'auront été, notamment, le départ de Me Youssoufi et la participation au gouvernement Jettou. Si des observateurs affirment qu'il s'agit-là d'un «non-événement», d'un congrès «sans réels enjeux», les usfpéistes ne sont pas de cet avis. Pour Mohamed Benabdelkader, ce congrès «représente de grands défis sauf peut-être pour des gens plutôt intéressés par le sensationnel et les tensions qui ne mènent à rien». Le rapporteur de la Commission de la re-dynamisation des structures organisationnelles de l'USFP (sous-commission de la commission préparatoire) en veut pour preuve la «qualité» des documents ficelés jusque-là et le climat qui aura marqué et la désignation des congressistes et les débats en général lors des trois derniers mois. Pour beaucoup d'usfpéistes, c'est le moment de rattraper les «occasions perdues» et ils en citent un bon «paquet ». Certains d'entre eux estiment que les «événements» ayant accompagné le sixième congrès (allusion à Amaoui et ses amis) ont jeté l'ombre sur les étapes qui ont suivi et n'ont pas permis de focaliser sur l'essentiel : faire le point, dans la sérénité, sur l'Alternance et clarifier l'identité de l'USFP dont les leaders veulent faire un véritable parti social-démocrate. D'ailleurs, à travers différentes sorties médiatiques de M. Elyazghi, il sera surtout question pour les congressistes de débattre de et de trancher un certain nombre de points. Les plus importants concernent l'assouplissement de l'adhésion à ce parti doté d'une «forte capacité d'assimilation» comme l'avance une figure de proue de l'USFP, mais aussi le rôle qui doit naturellement échoir à la région et, enfin, un grand chamboulement des structures organisationnelles. Ce dernier point figurait d'ailleurs, jeudi matin, à l'ordre du jour de la dernière réunion de la Commission préparatoire appelée à se pencher sur les remarques émanant des sections pour apporter les touches finales à des documents de base comme le rapport idéologique. Si, entre autres, le règlement interne de l'USFP stipulait le renouvellement du tiers des membres du Bureau politique, il est plutôt question de n'en «congédier» que le quart. Selon une source de la commission préparatoire, ce point ne pourrait être tranché que lors de la première plénière du congrès vu qu'il s'agit d'une modification du règlement interne. Il sera aussi question de revoir la disposition voulant que le nombre de mandats pour chaque membre ne saurait aller au-delà de deux. Principe jugé «non démocratique » par beaucoup de socialistes vu, en définitive, que tous les membres sont élus à chaque congrès. Les congressistes de l'USFP auront aussi à «gérer» la proposition d'une nouvelle configuration des quotas au sein des instances du parti. Consolidant la discrimination positive bénéficiant aux femmes (20%), la nouveauté est l'allocation de 10% pour les jeunes (moins de 30 ans) dans toutes les instances de l'USFP à l'exception du Bureau politique. Le nombre des membres de cette dernière instance (au nombre actuellement de 21) devra également être revu, visiblement à la hausse, lors de ce même congrès. Le PSD, dont le comité central est, avec une grande majorité, pour une fusion avec l'USFP fera aussi «l'actualité» de ce 7ème congrès. Issa Ourdighi et ses amis devront faire l'objet de la recherche d'un mode d'intégration en attendant leur propre congrès programmé, en principe, pour octobre prochain. Lequel congrès est placé sous le signe de la dissolution du PSD, un «manque à gagner» pour l'Alliance socialiste et surtout, d'une manière ou d'une autre, pour le PPS. Pour l'ouverture de ce septième congrès, la direction de l'USFP a invité une pléiade de partis «amis» nationaux et étrangers. Il s'agit, selon une source de la commission préparatoire, de tous les partis marocains PJD inclus et de partis algériens (FLN et FFS), et d'autres tunisiens (RCD et trois partis d'opposition), du PS et du PC français, PSOE, PS Andalou, PS Catalan (Espagne)… Et pour la première fois, sont invités les socialistes néerlandais.